Édition du mercredi 17 février 2010
Cession des monuments nationaux aux collectivités territoriales: une proposition de loi reprend l'article du PLF 2010 censuré par le Conseil constitutionnel
Comme le ministre de la Culture et de la Communication, Frédéric Mitterrand, lavait annoncé, un nouveau texte «permettant sous conditions la dévolution de certains biens du patrimoine monumental de lÉtat à des collectivités territoriales volontaires» est prêt. Ce sera le rôle dune proposition de loi présentée par le groupe UMP.
Le texte reprend larticle 116 de la loi de finances pour 2010, dans son intégralité et tel quadopté par lAssemblée nationale et par le Sénat, mais censuré par le Conseil constitutionnel pour des raisons de forme - parce que sa place nétait pas dans une loi de finances.
Larticle 97 de la loi n° 2004-809 du 13 août 2004 relative aux libertés et responsabilités locales a permis aux collectivités territoriales de se porter candidates au transfert déléments du patrimoine classé ou inscrit de lÉtat ou du Centre des monuments nationaux. Le législateur de lépoque avait restreint cette possibilité à 176 monuments historiques, et pour lesquels la demande a été formulée au plus tard 12 mois après la publication dudit décret.
«En raison du caractère limitatif sagissant des biens concernés ainsi que de la durée prévue pour faire acte de candidature, peu de collectivités ont pu bénéficier de cette faculté. Toutes les potentialités du transfert nont donc pas été mises à profit. Loin sen faut!», écrivent les auteurs de la proposition dans leur exposé des motifs.
Pourtant, ajoutent-il, «les collectivités locales sont désormais, tout autant que lÉtat, capables de porter une vision du patrimoine dynamique et soucieuse de lintérêt général, à plus forte raison lorsquil représente un intérêt local marqué. Dautant quelles seront certainement encore plus enclines que lÉtat à entretenir et valoriser un patrimoine local constitutif de la mémoire et de lidentité de leurs territoires.»
Larticle 116 de la loi de finances pour 2010 prévoyait, écrivent-ils, «une méthode ouverte, dans un lien de confiance entre lÉtat et les collectivités: celle dun appel généralisé et sans limite temporelle au volontariat des collectivités territoriales et une extension du champ dapplication au patrimoine de lÉtat et de ses établissements publics, et non plus du seul Centre des monuments nationaux.»
Dans le dispositif proposé, lÉtat «reste naturellement décisionnaire en se réservant la possibilité daccepter ou non les candidatures, au regard de limportance qui sattache au maintien du bien concerné dans le patrimoine de lÉtat, de lintérêt des finances publiques, des conséquences statutaires du transfert pour les personnels concernés ou de linsuffisance du projet, notamment au regard des enjeux de conservation du monument, de son histoire ou de son intérêt architectural et patrimonial.»
Pour les auteurs, «ce dispositif moderne sera très bénéfique pour les collectivités territoriales ainsi que pour le patrimoine ainsi transféré à la demande des collectivités territoriales et avec laccord de lÉtat.»
Pour accéder au texte de la proposition de loi, voir lien ci-dessous.
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