Édition du jeudi 18 novembre 2004
Calcul de la superficie d'un lot de copropriété : les « diagnostiqueurs » protestent contre les tentatives de détournement de la tolérance des 5 % d'erreur
« La forte progression des prix de limmobilier et limportance des enjeux financiers pour les parties prenantes aux transactions provoquent des situations de pression dont les diagnostiqueurs chargés du mesurage des lots en cause peuvent faire lobjet. », indique la Fédération interprofessionnelle du diagnostic immobilier (FIDI) dans un communiqué.
Les « diagnostiqueurs », chargés de la mesure des lots, dénoncent les demandes « - parfois insistantes - qui leur sont faites par certains professionnels de limmobilier, pour majorer la superficie privative des lots de copropriété dont le mesurage leur est confié, les professionnels du diagnostic immobilier réunis au sein de la FIDI », qui regroupe près de 900 opérateurs de terrain, et « tiennent à affirmer leur refus de se prêter à des agissements contraires à la déontologie de la profession et en infraction avec les dispositions légales en vigueur. »
La FIDI rappelle, que les dispositions de la loi « Carrez » (intégrées dans larticle 46 de la loi du 10 juillet 1965) visent à améliorer la protection des acquéreurs de lots de copropriété. Elle oblige le vendeur à mentionner la superficie privative dans la promesse et dans lacte de vente. La loi énonce également que, si une contre-mesure révèle une superficie inférieure à plus dun vingtième à celle exprimée dans lacte, lacquéreur peut demander au vendeur, dans le délai dun an, une diminution de prix proportionnelle à la moindre mesure. De ce fait, la loi instaure une tolérance de 5 % qui ne donnerait pas droit à réduction du prix.
La FIDI estime « quil nappartient pas au professionnel effectuant le mesurage de la superficie du lot, ni au mandataire professionnel du vendeur (agent immobilier ou notaire) de considérer cette tolérance comme un droit à lerreur ou à la réalisation approximative du mesurage. Il ne peut en aucun cas sagir dune « marge de négociation » permettant au mandataire de confier le mesurage dun lot à tel professionnel du diagnostic, sur le critère de sa capacité à trouver, dans la limite de 5 % de la surface totale, quelques m² supplémentaires dont la réalité ne seraient pas avérée, en dehors des incertitudes inhérentes à toute mesure. »
Soulignant quil apparaît « clairement que le législateur a voulu, avec cette règle du vingtième, garantir la sécurité juridique du contrat de vente dun bien en accordant le bénéfice de la bonne foi au vendeur particulier, tout en protégeant lacquéreur. Cette limite na été définie quau bénéfice de ce dernier et non à celui dun professionnel de limmobilier ou du droit qui ne peut sarroger le droit den user. »
La FIDI souligne, « quen cas de mention erronée du fait des agissements dun professionnel du diagnostic ou dun mandataire, professionnel du droit ou de limmobilier, le vendeur, qui en serait la victime, serait en droit de les appeler en responsabilité. »
Elle appelle tous les professionnels du diagnostic « qui seraient lobjet de pressions dans ce sens, à ne pas se laisser aller à accepter de travestir la réalité du mesurage qui leur est confié. Dans tous les cas, elle les invite à lui signaler les faits et leurs auteurs, afin quelle puisse prendre toute disposition pour faire cesser ces agissements. »c=ht
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