Édition du vendredi 28 juin 2002
Audit des finances publiques 2002 : les collectivités locales sont créditées d'un excédent de 0,1 point de produit intérieur brut (PIB), soit entre 2,2 et 1,8 milliards d'euros
L'audit des finances publiques de la France, publié jeudi, révèle sans surprise une forte dégradation des comptes, avec un déficit évalué entre 2,3 et 2,6% du produit intérieur brut (PIB) en 2002, soit entre 34,1 et 38,5 milliards deuros. Après avoir comparé les évaluations du budget 2002 et la situation prévisible à la fin de l'année, les auditeurs estiment l'ensemble des déficits publics (Etat, Sécurité sociale et collectivités locales) ; leur choix d'une fourchette s'explique par les incertitudes qui pèsent sur le produit de l'impôt sur les sociétés.
Dans cette fourchette, les collectivités locales (administrations publiques locales) sont néanmoins, comme cest le cas depuis 1996, créditées dun excédent de 0,1 point de produit intérieur brut (PIB), soit entre 2,2 et 1,8 milliard deuros.
Selon le rapport daudit, la contribution des collectivités locales réduit le déficit car leurs ressources sont supérieures à leurs dépenses courantes et dinvestissement : globalement, les collectivités, prises comme un tout, se désendettent. En 2002, lestimation de cet excédent des ressources a nécessité dexaminer plus particulièrement quatre points : ressources fiscales prévisibles, effet du passage au 35 heures sur le coût des rémunérations, accroissement des dépenses sociales liées à la prise en charge de la dépendance et cycle de linvestissement.
Les auditeurs estiment quun léger renforcement de la pression fiscale locale pourrait se produire après la pause enregistrée en 2001 : « Les collectivités locales savent quelles devront faire face, dans le moyen terme, à un alourdissement des charges, notamment celles relatives aux dépenses sociales et aux investissements environnementaux, et elles sy prépareraient par avance afin de lisser leurs prélèvement fiscaux futurs».
Quant aux dépenses de personnels, limpact des 35 heures et la montée en charge de la mesure sont incertains ; néanmoins, laudit estime «probable» une accélération de la croissance des rémunérations, après celle enregistrée en 2001.
Le coût de lallocation personnalisée dautonomie (APA) pour la fraction prise en charge par les départements «pourrait savérer plus lourd que prévu» : sur les premiers mois de 2002, «on observe une croissance très vive des personnes déposant leurs dossier».
Enfin, laudit sinterroge sur leffet «déterminant» du cycle des dépenses dinvestissement et prévoit que 2002 sera un «point bas» de ce cycle de six ans lié aux municipales.
Le déficit global des administrations publiques est attribué, pour les deux tiers, à un dérapage des dépenses de lEtat et de la Sécurité sociale et, pour un tiers, à de moindres recettes, ce qui va contraindre l'Etat à se «serrer la ceinture».
Si l'on retient le haut de la fourchette, cette estimation représente un écart de 1,2 point de PIB par rapport au chiffre annoncé dans la loi de finances et 0,8 point par rapport à la prévision communiquée en mars à Bruxelles par l'ex-ministre des Finances Laurent Fabius.
La dégradation la plus forte est donc celle de l'Etat. Avant toute mesure nouvelle, le besoin de financement de l'Etat atteindrait 3,2% du PIB. Cette détérioration s'explique par une moins-value de 5,4 milliards d'euros des recettes fiscales. Le ralentissement de la croissance est à l'origine de cette situation. Les recettes non fiscales (dividendes des entreprises publiques et prélèvements exceptionnels) ont également été surévaluées de 3,3 milliards d'euros.
Mais cette dégradation des comptes publics s'explique surtout, selon l'audit, par un "indéniable dérapage de la dépense", allant jusqu'à 7,4 milliards d'euros. Plusieurs engagements des organismes sociaux n'ont pas été remboursés par l'Etat : dépenses liées au RMI (500 millions d'euros), à l'aide médicale (270 millions) ou à la couverture maladie universelle (130 millions). En outre, plusieurs dépenses constatées sont sous-évaluées dans le budget.
Malgré cette détérioration, le gouvernement maintient ses choix de politique économiq
Suivez Maire info sur Twitter : @Maireinfo2
S'ABONNER GRATUITEMENT
NOUS ÉCRIRE
DANS L'ÉDITION DU JOUR
Daniel Hoeffel succède à Jean-Paul Delevoye comme président de l'Association des maires de France
Le programme officiel de la session extraordinaire du Parlement
Le Sénat rend un hommage solennel aux huit conseillers municipaux de la ville de Nanterre
Retrouver une édition
Accéder au site