Édition du jeudi 11 janvier 2018
Arielle Piazza : « Il va falloir cibler les priorités »
© D.R.
Comment envisagez-vous l’action du CNDS, dans un contexte où ses financements ont été réduits dans la dernière loi de finances ?
Le recentrage des missions du CNDS autour du sport pour tous est un signal fort. Il y a, certes, une réduction des ressources car l’État reprend la main sur la politique nationale et internationale en matière de sport ; mais il s’agit surtout d’un repositionnement et j’y vois, au-delà de l’aspect financier, une opportunité. La ministre des Sports, Laura Flessel, l’a dit, c’est un budget de transformation. On n’est plus dans le sport-performance ou simplement l’apprentissage car le sport concerne aussi la santé, le vieillissement de la société, les valeurs éducatives, les enjeux économiques et environnementaux.
Certains élus craignent une réduction des subventions à leurs projets locaux. Que leur répondez-vous ?
Sans budget, on ne pourrait bien sûr pas aller très loin. Mais nous avons reçu l’an dernier une enveloppe qui a été distribuée sur un certain nombre de projets, notamment dans des petites et moyennes communes. La pratique libre monte en puissance : il faut toujours rappeler que sur 34 millions de pratiquants, seuls 16 millions sont licenciés. Les collectivités s’adaptent : l’installation d’une plate-forme de renforcement musculaire répond à une demande de la population – « je veux faire du sport comme je veux, quand je veux ». C’est dans cette optique qu’il va falloir recentrer les idées et les projets.
Nous devons sortir d’un système où la distribution des subventions était automatique. Ce sera moins sécurisant mais le financement CNDS sera présent, tout particulièrement sur les territoires carencés, ce qui est une volonté de la ministre. Bien sûr, pour les collectivités, le sport signifie des contraintes en termes de foncier et de budget mais on peut ajuster, faire de la pédagogie.
Il va falloir cibler des priorités dans la sélection des attributions financières.
Nous devons travailler sur nos faiblesses : nous sommes en retard sur l’émergence du sport féminin, il faut coopérer pour trouver une juste place pour les femmes dans le sport. De même sur le sujet de la sécurisation des tout-petits : je souhaite que le prochain conseil d’administration du CNDS montre sa volonté de poursuivre l’opération « j’apprends à nager ». Les élus des collectivités y sont sensibles. Ce n’est pas évident d’avoir une piscine, les coûts de fonctionnement sont énormes… et en même temps, dans les écoles, apprendre à nager fait partie du cursus obligatoire. C’est l’une des priorités qui seront maintenues et protégées.
Que compte faire le CNDS pour que les JO de 2024 ne soient pas seulement une opération de prestige, à Paris et en Île-de-France, mais profitent à tous les territoires en matière de sport ?
Faire de ces Jeux olympiques ceux de tous les Français est un enjeu de changement social sur tous nos territoires. Il s’agit d’être en phase avec les attentes et les nouveaux besoins des pratiquants. La ministre a exprimé la volonté d’étendre la pratique sportive avec trois millions de pratiquants en plus d’ici 2024 et le programme Héritage 2024 va dans ce sens. Il y a encore environ 30 % de la population qui ne pratique pas de sport ; deux adolescents sur trois ne font aucune activité physique… C’est un enjeu de santé et d’éducation. Nous devons réussir à faire bouger les Françaises et les Français quel que soit leur âge.
Propos recueillis par Julia Nevers
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