Édition du jeudi 27 octobre 2011
Antennes relais de téléphonie mobile: le Conseil d'Etat interdit aux maires de réglementer par arrêté leur implantation sur le territoire de leur commune sur le fondement de leur pouvoir de police générale
Trois décisions du Conseil dEtat rendues le 26 octobre (1) interdisent aux maires dintervenir dans le cadre de leur pouvoir de police afin de réglementer par arrêté limplantation des antennes relais de téléphonie mobile sur le territoire de leur commune. En outre, ces jurisprudences précisent que le principe de précaution ne permet pas à une autorité publique dexcéder son champ de compétence.
Le Conseil dÉtat juge que seules les autorités de lEtat désignées par la loi (ministre, ARCEP, ANFR) sont compétentes pour réglementer de façon générale limplantation des antennes relais de téléphonie mobile. La plus haute juridiction administrative a jugé qu'il s'agit d'une prérogative exclusive de l'Etat et a donc censuré les arrêtés limitatifs pris par trois communes: Bordeaux, Pennes-Mirabeau dans les Bouches-du-Rhône, et Saint-Denis, en Seine-Saint-Denis.
Le Conseil d'Etat soulève un point technique, le fait que la compétence exclusive sur ces questions revient à l'Autorité de régulation des communications électroniques et des postes (ARCEP) et à l'Agence nationale des fréquences (ANFR), deux organismes censés aussi prendre en compte les problèmes de santé publique.
Le Conseil dÉtat a en outre précisé que «si le principe de précaution, consacré à larticle 5 de la Charte de lenvironnement, est applicable à toute autorité publique dans ses domaines dattributions, il ne saurait avoir ni pour objet ni pour effet de permettre à une autorité publique dexcéder son champ de compétence et dintervenir en dehors de ses domaines dattributions. Il en a déduit que, même dans lhypothèse où les valeurs limites dexposition du public aux champs électromagnétiques fixées par décret ne prendraient pas suffisamment en compte les exigences posées par le principe de précaution, les maires ne seraient pas pour autant habilités à adopter une réglementation relative à limplantation des antennes relais de téléphonie mobile et destinée à protéger le public contre les effets des ondes émises par ces antennes».
Ces décisions rendues par le Conseil dÉtat ne concernent que la question de lautorité compétente pour édicter une réglementation générale des implantations dantennes relais, «sans préjuger ni de la légalité des règlements nationaux applicables ni de léventualité de décisions individuelles de police municipale que les maires pourraient prendre, notamment en cas durgence, concernant une antenne relais déterminée, au regard de circonstances locales exceptionnelles».
(1) CE, Assemblée, 26 octobre 2011, Commune de Saint-Denis (n° 326492), Commune de Pennes-Mirabeau (n° 329904) et SFR (n°s 341767, 341768).
Pour accéder au communiqué de presse et aux trois décisions du Conseil dEtat, utiliser le lien ci-dessous.
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