Édition du mardi 9 octobre 2018
Accès aux soins : des délais d'attente jusqu'à trois fois supérieurs dans les communes rurales qu'à Paris
Il s’écoule en moyenne six jours entre la prise de contact et le rendez-vous chez le médecin généraliste en France, deux jours dans un cas sur deux. Dans sa dernière enquête consacrée aux délais d’attente en matière d’accès aux soins, la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees) a établi son diagnostic. C’est surtout dans certaines spécialités médicales que le bât blesse : les délais d’attente peuvent par exemple largement dépasser les deux mois pour une consultation chez l’ophtalmologiste. Les habitants des communes rurales sont les premiers touchés.
Dans cet océan de statistiques, les Français saluent globalement la bonne fluidité du système de santé. « Pour plus de 8 rendez-vous obtenus sur 10, les délais entre la date de prise de contact et la date de rendez-vous sont jugés « rapides ou corrects » par les Français », rapportent les auteurs de l’enquête. Les chiffres sont effectivement éloquents : quand un patient prend contact avec un professionnel, il obtient un rendez-vous plus de neuf fois sur dix. Chez le généraliste, la moitié des rendez-vous sont décrochés en moins de 48 heures et même dans la journée « lorsque la demande de rendez-vous est liée à l’apparition ou à l’aggravation de symptômes », constatent les enquêteurs de la Drees. Toutefois, « la part de Français qui jugent le délai rapide décroît très rapidement quand le délai augmente : dans 92 % des cas où la prise en charge a lieu le jour même, le délai est jugé rapide ; et dans 85 % des cas quand le délai est égal ou inférieur à deux jours ».
Des délais jugés « trop longs » avant un rendez-vous chez un spécialiste
Les Français se montrent encore plus sévères lorsqu’il s’agit d’évoquer les délais d’attente dans certaines spécialités médicales. Ils sont jugés « trop longs » dans près d’un cas sur deux (46% des cas). Il faut dire que les délais d’attente moyens avant de pouvoir consulter sont parfois de plus de deux mois : 61 jours en dermatologie et 80 jours en ophtalmologie. Ils sont en moyenne de 3 semaines chez le pédiatre et le radiologue, 1 mois chez le chirurgien-dentiste, environ 1 mois et demi chez le gynécologue et le rhumatologue et 50 jours chez le cardiologue.
Ces délais découragent plus d’un patient à aller au bout de sa démarche : en raison d’absences de créneaux horaires possibles (15 % des cas) ou de spécialistes injoignables ou absents lors de la prise de rendez-vous (22 % des cas), « 17 % des demandes de rendez-vous avec un ophtalmologiste n’ont finalement pas abouti contre 5 % des demandes pour un médecin généraliste », observent les enquêteurs. Un tiers des Français (32 %) qui ne sont pas parvenus à prendre rendez-vous renoncent tout bonnement à leur demande sans se reporter sur les services des urgences (3 %).
Focus sur les communes où l’accessibilité aux professionnels de santé est faible
Ceux qui font face à la situation la plus dégradée sont les habitants des communes où l’accessibilité aux professionnels de santé est la plus faible (couronnes rurales des grands pôles, communes hors influence des pôles et dans les périphéries des petits et moyens pôles). Chez le chirurgien-dentiste par exemple, « une demande de rendez-vous sur deux aboutit en plus de 17 jours. Ce délai médian est de 21 jours pour les demandes de patients résidant dans les communes où l’accessibilité est la plus faible. Il baisse à 15 jours pour celles de patients résidant dans les communes où l’accessibilité est la plus forte ».
Les écarts se creusent encore davantage pour un rendez-vous chez l’ophtalmologiste. « Le délai médian d’obtention d’un rendez-vous chez un ophtalmologiste est de 29 jours dans l’unité urbaine de Paris, il est de 71 jours dans les communes hors influence des pôles, de 76 jours dans les communes des grands pôles ruraux et de 97 jours dans les communes des petits et moyens pôles, lesquelles sont parmi les moins bien dotées en ophtalmologistes. » Du simple au triple.
Dans cet océan de statistiques, les Français saluent globalement la bonne fluidité du système de santé. « Pour plus de 8 rendez-vous obtenus sur 10, les délais entre la date de prise de contact et la date de rendez-vous sont jugés « rapides ou corrects » par les Français », rapportent les auteurs de l’enquête. Les chiffres sont effectivement éloquents : quand un patient prend contact avec un professionnel, il obtient un rendez-vous plus de neuf fois sur dix. Chez le généraliste, la moitié des rendez-vous sont décrochés en moins de 48 heures et même dans la journée « lorsque la demande de rendez-vous est liée à l’apparition ou à l’aggravation de symptômes », constatent les enquêteurs de la Drees. Toutefois, « la part de Français qui jugent le délai rapide décroît très rapidement quand le délai augmente : dans 92 % des cas où la prise en charge a lieu le jour même, le délai est jugé rapide ; et dans 85 % des cas quand le délai est égal ou inférieur à deux jours ».
Des délais jugés « trop longs » avant un rendez-vous chez un spécialiste
Les Français se montrent encore plus sévères lorsqu’il s’agit d’évoquer les délais d’attente dans certaines spécialités médicales. Ils sont jugés « trop longs » dans près d’un cas sur deux (46% des cas). Il faut dire que les délais d’attente moyens avant de pouvoir consulter sont parfois de plus de deux mois : 61 jours en dermatologie et 80 jours en ophtalmologie. Ils sont en moyenne de 3 semaines chez le pédiatre et le radiologue, 1 mois chez le chirurgien-dentiste, environ 1 mois et demi chez le gynécologue et le rhumatologue et 50 jours chez le cardiologue.
Ces délais découragent plus d’un patient à aller au bout de sa démarche : en raison d’absences de créneaux horaires possibles (15 % des cas) ou de spécialistes injoignables ou absents lors de la prise de rendez-vous (22 % des cas), « 17 % des demandes de rendez-vous avec un ophtalmologiste n’ont finalement pas abouti contre 5 % des demandes pour un médecin généraliste », observent les enquêteurs. Un tiers des Français (32 %) qui ne sont pas parvenus à prendre rendez-vous renoncent tout bonnement à leur demande sans se reporter sur les services des urgences (3 %).
Focus sur les communes où l’accessibilité aux professionnels de santé est faible
Ceux qui font face à la situation la plus dégradée sont les habitants des communes où l’accessibilité aux professionnels de santé est la plus faible (couronnes rurales des grands pôles, communes hors influence des pôles et dans les périphéries des petits et moyens pôles). Chez le chirurgien-dentiste par exemple, « une demande de rendez-vous sur deux aboutit en plus de 17 jours. Ce délai médian est de 21 jours pour les demandes de patients résidant dans les communes où l’accessibilité est la plus faible. Il baisse à 15 jours pour celles de patients résidant dans les communes où l’accessibilité est la plus forte ».
Les écarts se creusent encore davantage pour un rendez-vous chez l’ophtalmologiste. « Le délai médian d’obtention d’un rendez-vous chez un ophtalmologiste est de 29 jours dans l’unité urbaine de Paris, il est de 71 jours dans les communes hors influence des pôles, de 76 jours dans les communes des grands pôles ruraux et de 97 jours dans les communes des petits et moyens pôles, lesquelles sont parmi les moins bien dotées en ophtalmologistes. » Du simple au triple.
Ludovic Galtier
Télécharger l’enquête de la Drees consacrée aux délais d’attente en matière d’accès aux soins (octobre 2018). Suivez Maire info sur Twitter : @Maireinfo2