Édition du mardi 27 février 2018
68 départements déclenchent le plan Grand froid, mais pas de black-out électrique à craindre
C’est aujourd’hui que devrait être atteint le pic de la vague de froid qui touche le pays depuis vendredi. Le courant d’air froid dit « Moscou-Paris » apporte des températures négatives sur tout le pays, accentuées par le vent. Les sans-abris sont naturellement les plus durement touchés par le phénomène – trois d’entre eux sont morts depuis dimanche – ce qui a amené 68 préfectures à déclencher le plan Grand froid.
Le déclenchement de ce plan se décline selon plusieurs axes : accentuation des maraudes, renforcement des équipes du 115 (le Samu social), allongement des horaires d’accueil des centres d’accueil et surtout augmentation du nombre de places disponibles. Les communes sont fortement mobilisées, avec l’ouverture de salles municipales, de gymnases, parfois même de mairies. Au-delà, des gares ou des aéroports sont laissés ouverts la nuit pour permettre aux sans-abris de ne pas rester dans le froid. Au total, ce sont 5344 places supplémentaires qui ont été ouvertes dans divers centres d’accueil, dont 1751 rien qu’à Paris.
Malgré ces mesures, trois personnes ont été retrouvées décédées à cause du froid dans la Drôme, dans les Yvelines et en Savoie.
Anticiper les problèmes de production énergétique
La secrétaire d’État auprès de Nicolas Hulot, Brune Poirson, a fait un point hier après-midi sur les capacités de production électrique dans ce contexte. Pas d’inquiétude, selon la secrétaire d’État, qui a affirmé qu’il n’y avait pas de risque de coupure à grande échelle. Aujourd’hui, la production totale devrait être un peu inférieure à la consommation (90 000 mégawatts produits pour une consommation attendue de 93 000 mégawatts), mais sans que cela provoque de problème majeur : le pays peut importer instantanément jusqu’à 9 000 MW depuis les pays voisins, et il est prévu, dans ces cas précis, des mesures d’ « effacement », c’est-à-dire un arrêt de certains usines très consommatrices en électricité pour faire diminuer la demande.
On est pour l’instant loin des records de consommation – le précédent datant de février 2012, avec 102 GW. Et la situation est moins tendue qu’elle l’était l’an dernier ou il y a deux ans, lorsque de nombreux réacteurs nucléaires étaient à l’arrêt pour maintenance (lire Maire info du 20 octobre 2016). Seulement une dizaine de réacteurs sont actuellement à l’arrêt.
Un regard porté aux chiffres de production électrique dans le pays – les statistiques sont mises à jour heure par heure par RTE – montre que la « sortie du nucléaire », ou du moins sa très forte réduction, tant espérée par les gouvernements successifs est actuellement très loin : hier, à l’heure de pointe, vers 20 h, sur les 87 841 MW produits par le pays, plus de 51 000 étaient produits par les centrales nucléaires. L’éolien n’en a produit que 7 000 et le solaire… 49 MW, alors pourtant que les conditions d’ensoleillement sont bonnes et qu’il y a du vent. C’est encore une énergie non renouvelable, le gaz, qui tient la deuxième place – certes loin derrière le nucléaire – avec presque 9 000 MW.
Si la situation n’est donc pas inquiétante pour cette année, les experts se montrent moins sereins pour les années à venir, au fur et à mesure du vieillissement des centrales nucléaires qui imposera de mettre de plus en plus de tranches à l’arrêt. Le parc éolien terrestre va certes continuer de se développer, mais il n’atteindra jamais les capacités de production – ni la stabilité – du nucléaire. Une solution semble prometteuse : celle de l’éolien en mer (offshore), qui jouit d’une part d’une meilleure acceptabilité environnementale que l’éolien terrestre et surtout de facteurs de charge beaucoup plus importants : alors que le facteur de charge d’une éolienne terrestre (c’est-à-dire sa production réelle rapportée à sa capacité de production théorique) est souvent inférieure à 20 %, celui d’une éolienne offshore est en moyenne de 34 %, grâce à un vent plus fort et plus régulier en mer. Mais rappelons qu’il n’existe, à ce jour, toujours pas la moindre éolienne offshore en France.
La réponse à la baisse des capacités de production en France réside donc toujours, et résidera longtemps, dans la maîtrise de l’énergie, c’est-à-dire dans la baisse de la consommation. C’est notamment sur le chauffage que des marges importantes peuvent être trouvées : les efforts à réaliser pour ces prochaines années en termes d’efficacité thermique des bâtiments, c’est-à-dire d’isolation, vont donc être cruciaux. Les collectivités ont dans ce dossier un rôle énorme à jouer, avec la rénovation à venir de tout le parc des bâtiments administratifs anciens. Mais à ce jour, la question financière – qui va payer la facture, qui va s’élever à plusieurs milliards d’euros ? – reste posée, le gouvernement n’ayant pris aucune décision sur ce sujet.
Le déclenchement de ce plan se décline selon plusieurs axes : accentuation des maraudes, renforcement des équipes du 115 (le Samu social), allongement des horaires d’accueil des centres d’accueil et surtout augmentation du nombre de places disponibles. Les communes sont fortement mobilisées, avec l’ouverture de salles municipales, de gymnases, parfois même de mairies. Au-delà, des gares ou des aéroports sont laissés ouverts la nuit pour permettre aux sans-abris de ne pas rester dans le froid. Au total, ce sont 5344 places supplémentaires qui ont été ouvertes dans divers centres d’accueil, dont 1751 rien qu’à Paris.
Malgré ces mesures, trois personnes ont été retrouvées décédées à cause du froid dans la Drôme, dans les Yvelines et en Savoie.
Anticiper les problèmes de production énergétique
La secrétaire d’État auprès de Nicolas Hulot, Brune Poirson, a fait un point hier après-midi sur les capacités de production électrique dans ce contexte. Pas d’inquiétude, selon la secrétaire d’État, qui a affirmé qu’il n’y avait pas de risque de coupure à grande échelle. Aujourd’hui, la production totale devrait être un peu inférieure à la consommation (90 000 mégawatts produits pour une consommation attendue de 93 000 mégawatts), mais sans que cela provoque de problème majeur : le pays peut importer instantanément jusqu’à 9 000 MW depuis les pays voisins, et il est prévu, dans ces cas précis, des mesures d’ « effacement », c’est-à-dire un arrêt de certains usines très consommatrices en électricité pour faire diminuer la demande.
On est pour l’instant loin des records de consommation – le précédent datant de février 2012, avec 102 GW. Et la situation est moins tendue qu’elle l’était l’an dernier ou il y a deux ans, lorsque de nombreux réacteurs nucléaires étaient à l’arrêt pour maintenance (lire Maire info du 20 octobre 2016). Seulement une dizaine de réacteurs sont actuellement à l’arrêt.
Un regard porté aux chiffres de production électrique dans le pays – les statistiques sont mises à jour heure par heure par RTE – montre que la « sortie du nucléaire », ou du moins sa très forte réduction, tant espérée par les gouvernements successifs est actuellement très loin : hier, à l’heure de pointe, vers 20 h, sur les 87 841 MW produits par le pays, plus de 51 000 étaient produits par les centrales nucléaires. L’éolien n’en a produit que 7 000 et le solaire… 49 MW, alors pourtant que les conditions d’ensoleillement sont bonnes et qu’il y a du vent. C’est encore une énergie non renouvelable, le gaz, qui tient la deuxième place – certes loin derrière le nucléaire – avec presque 9 000 MW.
Si la situation n’est donc pas inquiétante pour cette année, les experts se montrent moins sereins pour les années à venir, au fur et à mesure du vieillissement des centrales nucléaires qui imposera de mettre de plus en plus de tranches à l’arrêt. Le parc éolien terrestre va certes continuer de se développer, mais il n’atteindra jamais les capacités de production – ni la stabilité – du nucléaire. Une solution semble prometteuse : celle de l’éolien en mer (offshore), qui jouit d’une part d’une meilleure acceptabilité environnementale que l’éolien terrestre et surtout de facteurs de charge beaucoup plus importants : alors que le facteur de charge d’une éolienne terrestre (c’est-à-dire sa production réelle rapportée à sa capacité de production théorique) est souvent inférieure à 20 %, celui d’une éolienne offshore est en moyenne de 34 %, grâce à un vent plus fort et plus régulier en mer. Mais rappelons qu’il n’existe, à ce jour, toujours pas la moindre éolienne offshore en France.
La réponse à la baisse des capacités de production en France réside donc toujours, et résidera longtemps, dans la maîtrise de l’énergie, c’est-à-dire dans la baisse de la consommation. C’est notamment sur le chauffage que des marges importantes peuvent être trouvées : les efforts à réaliser pour ces prochaines années en termes d’efficacité thermique des bâtiments, c’est-à-dire d’isolation, vont donc être cruciaux. Les collectivités ont dans ce dossier un rôle énorme à jouer, avec la rénovation à venir de tout le parc des bâtiments administratifs anciens. Mais à ce jour, la question financière – qui va payer la facture, qui va s’élever à plusieurs milliards d’euros ? – reste posée, le gouvernement n’ayant pris aucune décision sur ce sujet.
F.L.
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