Édition du vendredi 4 mai 2018
5,7 millions de personnes résident dans une commune « sous-dense » en médecins
La Drees (Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et de la statistique) a publié hier un panorama de l’implantation médicale en France. Malgré l’augmentation notable du nombre de médecins (+ 10 000 depuis 2012), les inégalités d’accès au soin ne diminuent pas pour autant.
Il y avait au 1er janvier dernier quelque 226 000 médecins en France, dont 103 000 généralistes. 57 % sont des libéraux, et 43 % « exercent tout ou partie de leur activité à l’hôpital ».
Le nombre de médecins est en nette hausse depuis 2012. Mais ce sont bien davantage les spécialistes qui se sont multipliés (+ 13.9 %) que les généralistes, dont le nombre stagne (+ 0,7 %). Cette hausse globale est due pour partie à l’augmentation du numerus clausus, qui est d’environ 8000 médecins par an aujourd’hui – soit le double de ce qu’il était dans les années 1990 ; et pour partie à l’embauche notamment dans les hôpitaux de médecins étrangers, qui représentent aujourd’hui 11 % du total des médecins.
Mais le constat de la Drees est sans appel : « Les inégalités de densité de médecins généralistes restent inchangées depuis les années 1980 ». Un point positif toutefois : le nombre de communes dotées d’au moins un médecin généraliste a augmenté depuis les années 1980, passant de 8 843 à 9 595 en 2016.
Mais le chiffre brut de communes dotées d’un médecin ne suffit pas à mesurer de façon fiable l’accès réel aux soins. Dans deux communes de taille similaire toutes deux dotées d’un médecin, par exemple, l’accès aux soins ne sera pas le même selon l’âge moyen de la population : dans une commune où il y a beaucoup de personnes âgées, les temps d’attente pour un rendez-vous seront mécaniquement plus longs, le médecin étant plus débordé. La Drees a mis au point un indicateur très intéressant, l’APL (accessibilité potentielle localisée), qui ne se contente pas de répertorier la densité départementale de médecins, mais tient compte de multiples facteurs : âge de la population, activité de chaque médecin, temps d’accès entre commune de résidence du patient et commune d’exercice du médecin… L’APL s’exprime en nombre de consultations potentielles par an et par habitant (C/hab/an), au niveau de chaque commune. Le taux moyen, à l’échelle nationale, est de 4,1 C/hab/an. En dessous de 2,5 C/hab/an, la commune est jugée « sous-dense ». C’est le cas, indique la Drees, pour 9 142 communes regroupant 5,7 millions d’habitants. Lors de la réunion, le 7 février dernier, de la commission santé commune de l'AMF et de France urbaine, à laquelle la Drees participait, les élus présents avaient souligné l'importance que l'APL prenne en compte de nouvelles variables, telles que le temps d’attente pour obtenir un rendez-vous chez un professionnel de santé. Pour les élus, ce nouvel indicateur est plus pertinent que les anciens dans la mesure où il intègre davantage de variables.
Les régions les plus touchées par cette sous-densité sont la Guyane, les Antilles, la Corse, le Centre-Val-de-Loire, l'Auvergne-Rhône-Alpes, la Bourgogne-Franche-Comté et l’Île-de-France. Car, contrairement aux idées reçues, la sous-densité ne touche pas que les communes rurales isolées. Elle est aussi bien présente dans les banlieues pauvres des grandes agglomérations. À preuve : un million de personnes (soit 18 % des habitants des communes sous-denses) sont situées en banlieue parisienne. 1,9 million vivent dans « les communes rurales des grands pôles » et 726 000 dans des communes isolées.
Il y avait au 1er janvier dernier quelque 226 000 médecins en France, dont 103 000 généralistes. 57 % sont des libéraux, et 43 % « exercent tout ou partie de leur activité à l’hôpital ».
Le nombre de médecins est en nette hausse depuis 2012. Mais ce sont bien davantage les spécialistes qui se sont multipliés (+ 13.9 %) que les généralistes, dont le nombre stagne (+ 0,7 %). Cette hausse globale est due pour partie à l’augmentation du numerus clausus, qui est d’environ 8000 médecins par an aujourd’hui – soit le double de ce qu’il était dans les années 1990 ; et pour partie à l’embauche notamment dans les hôpitaux de médecins étrangers, qui représentent aujourd’hui 11 % du total des médecins.
Mais le constat de la Drees est sans appel : « Les inégalités de densité de médecins généralistes restent inchangées depuis les années 1980 ». Un point positif toutefois : le nombre de communes dotées d’au moins un médecin généraliste a augmenté depuis les années 1980, passant de 8 843 à 9 595 en 2016.
Mais le chiffre brut de communes dotées d’un médecin ne suffit pas à mesurer de façon fiable l’accès réel aux soins. Dans deux communes de taille similaire toutes deux dotées d’un médecin, par exemple, l’accès aux soins ne sera pas le même selon l’âge moyen de la population : dans une commune où il y a beaucoup de personnes âgées, les temps d’attente pour un rendez-vous seront mécaniquement plus longs, le médecin étant plus débordé. La Drees a mis au point un indicateur très intéressant, l’APL (accessibilité potentielle localisée), qui ne se contente pas de répertorier la densité départementale de médecins, mais tient compte de multiples facteurs : âge de la population, activité de chaque médecin, temps d’accès entre commune de résidence du patient et commune d’exercice du médecin… L’APL s’exprime en nombre de consultations potentielles par an et par habitant (C/hab/an), au niveau de chaque commune. Le taux moyen, à l’échelle nationale, est de 4,1 C/hab/an. En dessous de 2,5 C/hab/an, la commune est jugée « sous-dense ». C’est le cas, indique la Drees, pour 9 142 communes regroupant 5,7 millions d’habitants. Lors de la réunion, le 7 février dernier, de la commission santé commune de l'AMF et de France urbaine, à laquelle la Drees participait, les élus présents avaient souligné l'importance que l'APL prenne en compte de nouvelles variables, telles que le temps d’attente pour obtenir un rendez-vous chez un professionnel de santé. Pour les élus, ce nouvel indicateur est plus pertinent que les anciens dans la mesure où il intègre davantage de variables.
Les régions les plus touchées par cette sous-densité sont la Guyane, les Antilles, la Corse, le Centre-Val-de-Loire, l'Auvergne-Rhône-Alpes, la Bourgogne-Franche-Comté et l’Île-de-France. Car, contrairement aux idées reçues, la sous-densité ne touche pas que les communes rurales isolées. Elle est aussi bien présente dans les banlieues pauvres des grandes agglomérations. À preuve : un million de personnes (soit 18 % des habitants des communes sous-denses) sont situées en banlieue parisienne. 1,9 million vivent dans « les communes rurales des grands pôles » et 726 000 dans des communes isolées.
F.L.
Télécharger l’étude de la DreesSuivez Maire info sur Twitter : @Maireinfo2
S'ABONNER GRATUITEMENT
NOUS ÉCRIRE
DANS L'ÉDITION DU JOUR
Révision constitutionnelle : l'ADF fait part à son tour de ses propositions
Véhicules sans conducteur : tous les textes permettant les expérimentations sont parus
Le gouvernement lance une consultation citoyenne sur les « villes et territoires de demain »
Transport, logement, emplois francs : l'Etat se veut sur tous les fronts en Ile-de-France
Retrouver une édition
Accéder au site