Édition du jeudi 19 juin 2003
34 projets de prévention des crues sont financés pour 444 millions d'euros, dont 71% sont financés par les collectivités territoriales
Un quart du territoire français bénéficiera des 34 projets de prévention des crues retenus par l'Etat et les collectivités territoriales pour la période 2003-2006, neuf mois après les terribles inondations du Gard et de l'Hérault.
La ministre de l'Ecologie Roselyne Bachelot doit détailler ce jeudi, à Compiègne (Oise), en présence notamment du préfet du Gard, les 27 projets retenus pour un co-financement de l'Etat ainsi que 7 projets nécessitant des études approfondies, selon le cabinet de la ministre.
Au total, 34 projets sont financés pour 444 millions d'euros, dont 130 millions seront apportés par l'Etat (29% en moyenne) et le restant par les collectivités territoriales (71%).
Les préfets ont transmis depuis octobre 2002 une centaine de dossiers au ministère de l'Ecologie qui en a sélectionné 34. 4 projets "pilote" bénéficieront d'un financement majoré de l'Etat sur les bassins Oise-Aisne, Meuse, Gard-Hérault (crues du Vidourle) et de la Touloubre (Bouches-du-Rhône).
Tous les bassins ravagés par des crues importantes depuis une quinzaine d'années sont concernés : Somme, Odet (Finistère), Saône, Meuse, Maine, Gardons et Vidourle (Gard-Hérault), Ouvèze (Vaucluse), Siagne (Alpes-Maritimes). L'Aude, pourtant touchée par les inondations, ne figure cependant pas dans les projets retenus.
La philosophie du ministère a été d'accorder la priorité aux projets privilégiant les méthodes "douces" de régulation de débit en amont, par opposition aux ouvrages hydrauliques "lourds" (barrages, grosses retenues) qui ont pour inconvénient de causer des dommages écologiques.
Les champs d'expansion de crues, sorte de terrains "éponge" destinés à absorber le trop plein des rivières, représentent 55 millions d'euros de travaux, contre 53 millions pour les ouvrages de protection (digues ...).
Pour prévenir efficacement une crue, il faut un cocktail de mesures : un système d'alerte performant, des plans de secours, la pose de repères de crues (sur les ponts, bâtiments publics), une information des populations, des champs d'inondations et enfin des digues et travaux de protection.
Sur les 34 projets, 12, soit plus d'un tiers, sont issus du bassin Rhône-Méditerrannée-Corse. L'Etat investira 71 millions d'euros sur ce bassin, dont 23 millions d'euros pour le Gard où les crues de l'automne 2002 avaient fait 21 morts et un disparu.
Deux projets sont retenus en amont de Paris, sur l'Armançon, une rivière qui se jette dans l'Yonne entre Auxerre et Joigny (Bourgogne), et sur la Marne. L'Yonne représente 60% du débit des grandes crues de type 1910 à Paris, rappelle le ministère. Le projet sur l'Armançon consiste à ralentir ce débit en créant des champs d'expansion de crue.
Ces projets complètent le dispositif gouvernemental de prévention des inondations qui comprend la réforme de l'annonce des crues et le projet de loi sur les risques en cours d'adoption au Sénat. Cette réforme doit concentrer d'ici 2004 sur 23 services régionaux les personnels éparpillés sur plus de 50 sites. Le ministère de l'Ecologie espère porter les effectifs de 140 à 190 par redéploiement, gel des budgets oblige.
Un Centre national de prévision des crues, qui doit surveiller particulièrement les redoutables "orages cévenols", se met en place à Toulouse. Il compte 11 personnes sur la trentaine prévue.</sc
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