Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux
Édition du lundi 22 avril 2002
Élection présidentielle

27,63% : record d'abstention pour une présidentielle

L'abstention au premier tour de l'élection présidentielle atteint 27,63% sur la France entière, sauf la Guyane, la Martinique, la Guadeloupe, la Polynésie et les Français de l'étranger, selon le ministère de l'Intérieur. Le précédent record d'abstention à un scrutin présidentiel était de 22,4% des inscrits en 1969 au premier tour. Le plus fort taux d'abstention au premier tour avait été atteint en 1969, avec 22,4% des électeurs inscrits. Elle atteignait 15,2% en 1965, 15,8% en 1974, 18,9% en 1981 et 18,6% en 1988. Le record absolu d'abstention pour cette élection date du second tour de 1969 (31,1%), mais dans une configuration très particulière et jusqu'alors unique (duel Pompidou-Poher sans candidat de gauche au second tour), car le second tour mobilise généralement plus les électeurs que le premier (20,3% d'abstention contre 21,6% par exemple en 1995). Au fil des décennies, les Français boudent de plus en plus les urnes et le phénomène touche désormais également l'élection présidentielle, jusqu'ici relativement épargnée, même si c'est elle qui continue à mieux résister (32% par exemple pour le premier tour des législatives de 1997, 33% pour celui des municipales de 2001). Une explication conjoncturelle pour ce chiffre record peut être avancée : le scrutin se déroulait au milieu des congés scolaires de la zone C (académies de Paris, Créteil, Versailles et Bordeaux) et le dernier jour de la zone A (Caen Clermont-Ferrand, Grenoble, Lyon, Montpellier, Nancy-Metz, Nantes, Rennes, Toulouse). Mais d'autres explications plus politiques peuvent retenir l'attention. Certains invoquent ainsi les conséquences de la cohabitation et le scepticisme d'une partie de l'électorat face aux deux « sortants », le président de la République Jacques Chirac et le Premier ministre Lionel Jospin, qui étaient au pouvoir depuis sept et cinq ans respectivement et ne pouvaient de ce fait proposer des « projets de rupture ». L'abstention traduit aussi le mécontentement d'un nombre croissant de Français par rapport au système politique et à la campagne électorale qui leur était proposée. Six Français sur dix (60%) indiquaient ainsi que la campagne pour l'élection présidentielle ne leur donnait pas envie de voter, tandis que seulement 39% pensaient l'inverse (1% sans opinion), selon un sondage SOFRES pour le CIDEM, publié le 18 avril. Appelés à donner les raisons de leur désintérêt pour la campagne, près de trois quarts des Français (74%) mettaient en avant le fait que "les candidats ne tiennent pas suffisamment leurs promesses", signifiant ainsi leur manque de confiance dans le personnel politique. c=http://www.clic

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