Édition du mercredi 1er octobre 2003
10 morts et 63 000 hectares brûlés depuis le début de l'année dans les quinze départements de l'arc méditerranéen
Les incendies, qui ont fait dix morts cet été, ont parcouru quelque 63 000 hectares depuis le début de l'année dans les quinze départements de la zone de défense sud (sur l'arc méditerranéen), un record depuis 30 ans au moins, selon des estimations provisoires de l'Office national des forêts (ONF).
Avec respectivement 18 728 hectares et 16 178 hectares parcourus, le Var et la Haute-Corse arrivent en tête des départements touchés, même s'ils n'ont pas battu leur propre record (de 26 960 hectares en 1990 pour le Var et de 16 396 en 1985 pour la Haute-Corse).
C'est également à cause des sinistres dans ces deux départements que sont morts trois pompiers et six civils. La dixième victime, un pompier volontaire de 52 ans décédé lundi à l'hôpital de Montpellier, avait, elle, été grièvement brûlée fin juillet à Lambesc (Bouches-du-Rhône).
Ce lourd bilan humain ne tient pas compte de centaines de personnes blessées ou incommodées par les fumées, comme 275 sapeurs-pompiers, dont les blessures sont allées "de l'entorse à la brûlure grave laissant des séquelles lourdes", selon le recensement du Centre interrégional de coordination des opérations de sécurité civile (CIRCOSC).
"Des conditions climatiques exceptionnelles ont fait exploser les chiffres et nous avons le pire bilan, en superficie, depuis 1973", début des statistiques sur les feux, soulignait-on lundi à la Délégation à la protection de la forêt méditerranéenne.
La précédente année record remonte à 1989 où quelque 56 973 hectares avaient été parcourus ou brûlés.
"Les chiffres 2003 ne sont toutefois que des estimations, sans doute à plus ou moins 1 500 hectares près, à affiner lorsque l'inventaire exhaustif des sinistres de l'année aura été terminé", en décembre, a expliqué le chargé de mission incendie à l'ONF, Yvan Duchet.
Pour l'heure, seuls les feux de plus de cent hectares ont été dûment répertoriés, puis un ratio -basé sur les statistiques établies depuis 1973- leur a été appliqué pour des estimations plus globales.
Généralement, ces feux de plus de cent hectares représentent 2% seulement des sinistres mais 80% des surfaces. Il y en a ainsi eu 56 sur les plus de 3 000 incendies s'étant déclarés dans les quinze départements du Sud (Provence-Alpes-Côte d'Azur, Corse, Languedoc-Roussillon, Drôme et Ardèche).
Par ailleurs, la superficie estimée est celle de "l'enveloppe des feux au sein de laquelle peuvent subsister des poches vertes" à décompter, a encore précisé le responsable de l'ONF.
L'année 2003, particulièrement chaude et sèche, s'est caractérisée par une campagne plus longue pour les pompiers, de mi-juin à septembre, alors que le dispositif de surveillance et d'alerte court généralement à partir de mi-juillet, selon la Délégation à la protection de la forêt méditerranéenne. Ainsi le massif des Maures est resté fermé au public une bonne partie de l'été.
Autre phénomène exceptionnel, "cela a brûlé partout, même hors zone. Il y a eu de gros feux un peu partout", entraînant une dispersion des moyens de lutte, a souligné M. Duchet.
Sur les quinze départements, seul le Gard n'a pas eu un feu de cent hectares ou plus.c=http://www.
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