Édition du vendredi 6 avril 2001
« Il n'est pas de mandat national qui dispense de garder un lien citoyen avec cette République des proximités qu'incarnent les collectivités locales, parce que c'est là que vivent et travaillent les Français », affirme Jacques Chirac en visite à Caen
Le président Jacques Chirac a estimé que les élections municipales avaient sanctionné un système politique « étatisé » et consacré l'avènement d'une « nouvelle génération » démocratique proche des préoccupations des citoyens.
Pour la première fois depuis les élections des 11 et 18 mars, le chef de l'État a tiré publiquement les enseignements du scrutin lors d'un déplacement à Caen (Calvados), critiquant la pratique du cumul des mandats, et avec elle implicitement les ambitions électorales des ministres du gouvernement de Lionel Jospin.
« Le suffrage universel vous a désignés pour servir l'intérêt général. Il vous a distingués parce que vous avez su vous montrer proches des préoccupations de vos concitoyens », a-t-il souligné lors d'un discours devant les maires du département du Calvados, parmi lesquels la RPR Brigitte Le Brethon, nouveau maire de Caen.
« Face à un système politique longtemps resté trop étatisé, j'allais dire nationalisé, le citoyen prend la parole. (...) Portée par la confiance des Français, une nouvelle génération frappe à la porte », a-t-il poursuivi, soulignant qu'il importait « de pas couper toute relation entre la démocratie locale et les responsabilités nationales ».
« Le cumul des mandats a vécu. Ses excès l'ont condamné. Les Français le rejettent massivement », a-t-il noté, une référence implicite aux défaites des ministres Elisabeth Guigou, Jean-Claude Gayssot ou encore Dominique Voynet aux élections municipales.
« L'apprentissage des grandes fonctions politiques ne peut faire l'économie d'une expérience de terrain. Il n'est pas de mandat national qui dispense de garder un lien citoyen avec cette République des proximités qu'incarnent les collectivités locales, parce que c'est là que vivent et travaillent les Français », a-t-il dit.
« Pour ma part, je ne veux pas d'une démocratie détachée des réalités de la vie, livrée aux idéologies et à l'esprit de parti. Ce serait le contraire de ce que veulent les Français. (...) Les dernières élections municipales l'ont clairement démontré », a-t-il ajouté.
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