Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux

Édition du mardi 5 novembre 2019
Sports

JO Paris 2024 : ce qu'il faut retenir du plan d'héritage du gouvernement

Le coup d’envoi du chantier du village olympique a été donné ce lundi 4 novembre. Pas moins de onze ministres ont, pour l’occasion, fait le déplacement en Seine-Saint-Denis, qui accueillera comme Paris et Marseille, la compétition. Dans la foulée, Édouard Philippe a présenté le plan d’héritage pour les Jeux olympiques et paralympiques. À l’heure où le budget du ministère des Sports n’est pas épargné par les critiques.

« Un levier de transformation durable » 
Dans son discours, le Premier ministre a indiqué que cet événement sportif planétaire « nous projette sur le temps long ». Il souhaite en faire « un levier de transformation durable » : « Nous voulons que sa puissance d’entraînement contribue à améliorer la vie de nos concitoyens dans le domaine de l’éducation, de l’emploi, de la santé, du handicap, de la culture, du sport ou de l’environnement ». 
L’héritage des JOP 2024, prévu par le gouvernement, est d’abord de l’ordre « matériel ». « Les infrastructures sont conçues pour être utiles au territoire et à la population. Avec les collectivités territoriales, nous concentrons plus d’un milliard d’euros d’investissements publics sur la Seine-Saint-Denis, car c’est un territoire particulièrement fragile. Nous avons défini les priorités en fonction des besoins en logements, en infrastructures de transport et en équipements sportifs », a insisté le chef du gouvernement. « En phase héritage, le village olympique et paralympique offrira un quartier où vivront 6 000 habitants et 6 000 salariés du secteur tertiaire, et le village des médias à lui seul représentera environ 1 300 logements familiaux, dont 20 % de logements sociaux ».
Le plan prévoit, en outre, « l’amélioration des équipements sportifs existants, par des travaux de rénovation, et la construction d’équipements sportifs »  ainsi que « le renforcement des équipements sportifs aquatiques en Seine-Saint-Denis, qui permettront de construire et rénover 14 bassins, dans un département où un jeune sur deux ne sait pas nager ».

Favoriser la pratique du sport
Pour remédier au problème, le chef du gouvernement mise sur le déploiement du plan Aisance aquatique. Ce dernier vise notamment à réorganiser les cours de natation à l’école (lire Maire info du 9 septembre). Pour lutter contre les noyades, Roxana Maracineanu préconise, pour les 3-6 ans, de « concentrer »  l’apprentissage de la natation « avec une mise en situation dans l’eau plus fréquente, ramassée sur une ou deux semaines », dans le cadre de ce qu’elle a appelé des « classes bleues »  sur le même modèle que les « classes vertes ».
À l’école toujours, de nouvelles sections sportives scolaires vont être créées par le ministère de l’Éducation nationale dans le second degré et « un appel à projets cours le matin, EPS et sport l’après-midi »  sera prochainement lancé « pour organiser le temps scolaire de manière à favoriser les pratiques sportives » . 150 classes se seraient déjà portées candidates.
Le plan héritage comprend enfin « plusieurs mesures permettant de développer le recours à l’APA pour les personnes atteintes d’affections de longue durée ». Désormais, un bilan d’activité physique adaptée (APA) inscrit au PLFSS 2020, sera proposé aux personnes ayant reçu un traitement aigu pour un cancer. Cette mesure facilitera considérablement la mise en place d’un parcours global d’activité physique adaptée.
« Nous voulons que les Jeux soient un catalyseur de bonnes pratiques, à commencer par la pratique sportive », a conclu Édouard Philippe. Les collectivités auront, notamment, un rôle à jouer dans le développement des itinéraires cyclables, une des mesures phares du plan Vélo, « avec un Fonds national « mobilités actives »  de 350 millions d'euros dédié aux collectivités pour accélérer les projets de création d’axes cyclables ».
La présentation de ce plan d’héritage a été précédée, il y a quelques semaines, de celle du projet de budget 2020 du ministère des Sports. « En hausse de 9,8 % », après deux baisses successives (lire Maire info du 25 septembre 2018), ce budget de 710,42 millions d’euros de moyens d’intervention (hors masse salariale des agents de l’administration centrale et des services déconcentrés) est, selon la ministre, « un engagement financier inédit pour le sport français »  depuis 2006. Moins enthousiastes, certains parlementaires de l’opposition y voient plutôt « un budget d’affichage »  (lire Maire info du 30 septembre). Le Comité national olympique et sportif français (CNOSF) a rejoint cette analyse : dans une tribune, publiée le 4 novembre, il réclame « un budget du sport français à la hauteur des ambitions de notre pays ».
À l'AMF, on commente ce matin ces annonces en rappelant que dès l’obtention par la Ville de Paris de l’organisation des JOP 2024, l'association « a souligné l’importance de la dimension héritage des Jeux qui offrent l’occasion exceptionnelle de développer le sport pour tous et d’accroitre de manière significative la part de la population à l’exercice d’une activité physique et sportive et de permettre de ce fait l’émergence demain de nouveaux sportifs de haut niveau ». L'association rappelle également que pendant son congrès, un « temps fort »  sera organisé autour de la labellisation des villes « Terres de Jeux »  par le comité d'organisation des JOP 2024. 

Ludovic Galtier
 

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