Maire-info
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Édition du mardi 26 mai 2020
Coronavirus

Un plan d'un milliard d'euros pour soutenir les collectivités et les entreprises ultramarines

La ministre des Outre-mer, Annick Girardin, et le directeur général de l’Agence française du développement (AFD), Rémy Rioux, ont lancé, hier, un plan doté d'un milliard d'euros à destination essentiellement des collectivités et des entreprises ultramarines. S’il se veut une réponse à la crise sanitaire et son impact économique, il s’inscrit également dans l’optique d’une relance de la trajectoire de développement durable « outre-mer 5.0 »  dans ces territoires. 

Appui financier au système de santé ultramarin
Alors que la pandémie de covid-19 a touché « la quasi-totalité des territoires d’outre-mer »  et que « les impacts économiques et sociaux sont importants », selon le communiqué publié par le ministère des Outre-mer, ce plan doit agir sur trois volets : sanitaire, économique et environnemental.
Baptisée « Outre-mer en commun », « cette initiative, nous l’avions déjà pensée en amont suite à la Trajectoire 5.0 et l’engagement de toutes les collectivités sur (cette) trajectoire. La crise (sanitaire) a accéléré nos travaux pour être, aujourd’hui, en mesure d’annoncer cette aide aux bénéfices des territoires ultramarins », a souligné, hier, Annick Girardin à la suite d’une rencontre avec Rémy Rioux. 
Afin de répondre à l’urgence sanitaire, ce plan doit, d’abord, renforcer le soutien aux réseaux de surveillance épidémiologique et contribuer au plan de réforme et de relance des investissements dans les hôpitaux. « Nous allons être à l’écoute de besoins d’investissement - et ils sont importants - de notre système de santé pour faire face à cette pandémie et aux autres maladies qui pourraient survenir à l’avenir », a assuré Rémy Rioux, sans chiffrer ses aides.

« Décaisser plus vite les crédits existants »  et préfinancer le FCTVA
Sur le plan économique, les collectivités, qui « sont sous forte tension », a rappelé le président directeur général de l’AFD, vont également être soutenues : « On va décaisser plus vite les crédits existants »  (à hauteur de 250 millions d’euros) et « on va mettre en place des prêts à long terme rapidement, en particulier dans le Pacifique où il y a de gros besoins ». L'AFD va aussi examiner « avec bienveillance les demandes de report d’échéances de six mois de ses prêts aux collectivités locales et aux entreprises »  et « les instructions de prêts budgétaires annuels des grandes collectivités »  (à hauteur d’au moins 250 millions d’euros).
En outre, un dispositif de préfinancement du FCTVA pour les projets d’investissement des communes va être expérimenté, en septembre, à Mayotte. Celui-ci pourrait « amener de l’ordre de 20 à 25 millions d’euros de ressources pour ce territoire qui est particulièrement frappé par la crise », a détaillé Rémy Rioux. Une extension aux autres départements et régions d’outre-mer est envisagée l’an prochain « si les résultats de l’expérimentation mahoraise sont concluants ».
Du côté des entreprises, l’AFD compte « appuyer l’Adie ». « Cela pourra être sur de l’informel comme sur des entreprises formelles par le réseau bancaire avec des financements, des liquidités apportées aux banques locales si elles ont des difficultés à traiter les demandes faites par les PME, notamment dans le Pacifique », a indiqué son directeur général.

Des « prêts bonifiés »  pour une relance durable
Enfin, un plan de relance inclusive et décarbonée est prévu par « Outre-mer en commun »  dans le cadre de la « Trajectoire 5.0 ». « Il faut que ces soutiens d’urgence soient articulés à un dialogue et des plans d’investissements qui rendent le monde d’après meilleur que le monde d’avant », a estimé Rémy Rioux qui souhaite « faire bien attention à ce que la phase de relance n’abandonne pas ces objectifs et ces transformations indispensables au plan environnemental (...) et au plan social avec la lutte contre les inégalités ». L'AFD va ainsi mettre en place des « prêts bonifiés »  pour financer les « programmes d’investissements publics vers une relance durable »  et financer une étude sur la « relance décarbonée et inclusive en vue de déterminer les actions à financer en priorité »  dans les territoires ultramarins. 

A.W.

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