Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux

Édition du lundi 12 juin 2023
Climat

Canicule : l'Ademe propose aux élus un outil d'aide à la décision pour rafraichir les villes

Une nouvelle plateforme lancée par l'Agence pour la transition écologique (Ademe) a été présentée la semaine dernière. « Plus fraîche ma ville » est un service numérique public qui propose aux collectivités et communes des solutions de rafraîchissement des territoires.

Par Lucile Bonnin

Restrictions d’eau, risques élevés d’incendies, sécheresse généralisée : les épisodes caniculaires sont de plus en plus fréquents en France. L’été dernier 2022 a par exemple « été marqué par un nombre historiquement élevé de vagues de chaleur »  avec 33 journées où la température moyenne nationale a dépassé les 25,3 ° C. « Le précédent record (23 journées) datait de 1983 »  (lire Maire info du 9 juin). 

Et la situation ne va pas en s’améliorant. C’est notamment ce que pointe le rapport du GIEC (groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat) publié en mars dernier. 

Le gouvernement s’est saisi de la question et a présenté la semaine dernière son plan « pour faire face aux vagues de chaleur »  de l'été prochain. La prévention des effets des canicules repose en grande partie sur les acteurs locaux, qui veillent à protéger les habitants des vagues de chaleur. 

Mais quelles solutions adopter ? C’est pour répondre à cette question que l’Ademe a lancé une plate-forme intitulée « Plus fraîche ma ville », qui est un service public gratuit, créé en partenariat avec l’AMF.

Faciliter les prises de décisions 

La plate--forme a été lancée en mars dernier en mode start-up d’État et enrichie par la contribution des élus. Quelques mois plus tard elle est présentée à l'occasion d'une conférence de presse consacrée au thème de la canicule. 

Sur ce site accessible gratuitement, trois niveaux sont présentés pour aider les élus dans les prises de décision. « Le premier est un arbre décisionnel : après avoir répondu à plusieurs questions, on obtient jusqu’à quatre solutions de rafraîchissement urbain, à choisir seules ou combinées, peut-on lire sur le site de l’Ademe. Le second partage des retours d’expérience. Le troisième renseigne sur chaque solution : coût, bénéfices, limites… » 

« Le service proposé par la start-up d’État ne remplace pas l’expertise sur mesure d’un bureau d’études, précise Élodie Briche, qui porte le projet à l’Ademe. Elle apporte un premier niveau de décision, aide à écarter les solutions qui ont peu de chances de fonctionner ou pour lesquelles la collectivité n’a pas le budget. Elle prépare le terrain avant la rédaction de cahiers des charges. La collectivité y gagne en expertise, mais aussi en temps et en argent. » 

Au total, une trentaine de solutions de rafraîchissement urbain qui ont déjà été testées dans des collectivités sont proposées, et plus d'une trentaine de retours d'expériences sont disponibles en ligne pour donner quelques idées aux autres collectivités. 

Petites ou moyennes collectivités 

L’outil est défini comme une aide à la décision pour les collectivités de petite ou moyenne taille, « mais les métropoles, même expérimentées, peuvent aussi être intéressées ». Parmi les projets déjà réalisés et recensés sur la plate-forme on retrouve des initiatives prises dans les grandes villes comme le plan d’action de la ville de Toulouse qui s’étend de 2024 à 2030 et qui prévoit 30 actions pour rafraîchir la ville. D’autres initiatives sont aussi mises en place dans les plus petites communes. Le projet de la Société de Transports du Grand Angoulême (STGA) est un exemple intéressant « pour économiser l'eau potable nécessaire au lavage de ses véhicules »  et qui « contribue indirectement à la problématique du rafraîchissement urbain ». Le responsable du projet explique que « ces dernières années, les appels à restriction d'eau nous ont fait réfléchir sur notre impact environnemental et l'idée est venue de mettre en place une mini station d'épuration afin d'utiliser l'eau en circuit fermé ».

Dans la commune de Bram (Occitanie, 3 200 habitants), un projet de jardin de pluie a vu le jour, « répondant au fort ruissellement urbain dans ce village d'Occitanie situé en plaine alluviale ». Des zones d'absorption pour les eaux de ruissellement ont été créées, ce qui « offre aujourd’hui une solution de rafraîchissement urbain aux riverains »  grâce aux « bassins de rétention, zones de filtration, plantes adaptées et espaces de détente ».

Les solutions réalisées sont présentées en détail avec des informations précises sur le budget, les difficultés rencontrées, le calendrier, etc… Pour chaque solution, la plateforme indique surtout les financements auxquels il est possible de prétendre notamment les aides liées au programme Fonds vert. 
 

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