Maire-info
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Édition du lundi 2 octobre 2023
Biodiversité

Le gouvernement annonce un « Pacte en faveur de la haie »

Dans un contexte où le nombre de haies diminue chaque année en France, le gouvernement a décidé de se fixer un objectif : compter 800 000 kilomètres de haies en 2030, soit 50 000 de plus qu'aujourd'hui. 110 millions d'euros seront alloués en 2024 à ce Pacte en faveur de la haie.

Par Lucile Bonnin

« Les haies sont une composante essentielle de la diversité et de l’identité des paysages français, peut-on lire sur le compte X (Twitter) du ministre de l’agriculture Marc Fesneau. Habitat naturel pour de nombreuses espèces, auxiliaire agricole, ressource de biomasse et élément patrimonial, les haies rendent de multiples services à la nature et aux sociétés humaines ».

C’est lors d’un déplacement dans le Morbihan, accompagné par Sarah El Haïry, secrétaire d’Etat chargée de la Biodiversité, que le ministre Marc Fesneau a annoncé le déploiement d’un Pacte dès 2024 en faveur de la haie et l’agroforesterie.

« La France est dotée d’environ 750 000 km linaire de haies » , peut-on lire dans le communiqué du gouvernement. L’ambition du Pacte est « d’obtenir un gain net du linéaire de haies de 50 000 km d’ici 2030 ». Ce « pacte propose une approche globale et intégrée, portant sur toutes les haies, agricoles ou non, et concernant l’ensemble des maillons contribuant à leur valorisation, des pépiniéristes, au chauffage par bois-énergie, en passant par les propriétaires et gestionnaires des haies, et les organismes de conseil, notamment associatifs les accompagnant ».

110 millions d’euros dès 2024 

Pour planter 50 000 km de haies d’ici 2030, le gouvernement va mobiliser 110 millions d’euros en 2024, en plus « des financements publics déjà existants ». Le cabinet du ministre de l’Agriculture, interrogé par l’AFP, a indiqué que « sur la vingtaine de milliers de kilomètres de haies perdus par an, il y en a 5 000 qui ont été arrachés par des collectivités ou des agriculteurs et 15 000 ont dépéri ». 

Il faut donc replanter notamment l’équivalent de 1,5 km par commune de haies mais surtout travailler sur la gestion de ces dernières. Or comme il « n’est possible de protéger que ce que l’on connaît », « il est nécessaire de remédier aux connaissances lacunaires des haies implantées en France et assurer un suivi »  via « un observatoire de la haie ». Un chantier juridique va aussi être mené afin de « sécuriser les gestionnaires de la haie par des règles clarifiées, harmonisées et intégrant le caractère dynamique de la haie, d’utiliser les documents territoriaux de planification, de permettre la territorialisation de certaines règles et d’appliquer la réglementation, de manière proportionnée et rigoureuse. Un guichet unique sera également mis en place ».

Il a aussi été précisé que « le développement de mécanismes de rémunération des aménités de la haie dont les crédits carbone, et l’intégration des haies dans les mécanismes de compensation écologique, viendra compléter les financements alloués par l’État ».

Développement des compétences 

« C’est un magnifique défi collectif que l’État avec les collectivités et notamment les régions et les communes qui sont des acteurs essentiels de la réussite, accompagnera sur le temps long », explique Marc Fesneau. Ce pacte aura bien évidemment une déclinaison territoriale. Pour ce faire, « le développement des compétences est nécessaire à la réussite de ce pacte. Les acteurs de la haie seront donc accompagnés à travers un renforcement et une professionnalisation du conseil et de l’expertise, notamment via un développement de la formation initiale et continue. Les chambres d’agriculture et les associations seront associés à ces formations et porteront les activités de conseils ».

Le plan – qui n'est pas encore totalement détaillé – va comporter 25 actions qui seront développées en feuilles de route finalisées avant la fin novembre 2023 pour un déploiement dans les territoires dès le début 2024. Ces feuilles de route seront déclinées avec les régions, « chef de file en matière de biodiversité et de développement économique, et les autres collectivités territoriales ».

Enfin, « les ministres invitent l’ensemble des acteurs concernés à s’engager autour de ce sujet fédérateur. Chacun peut proposer des actions pour contribuer à relever le défi. Ces engagements alimenteront le plan d’action opérationnel qui sera stabilisé avant la fin de l’année de manière à démarrer les premières actions, en premier lieu les plantations, le plus rapidement possible ».
 

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