Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux
Édition du mardi 26 septembre 2023
Sports

Agence nationale du sport : quel bilan pour l'année 2022 ?

L'Agence nationale du sport (ANS) a présenté il y a quelques jours son rapport d'activité de l'année 2022. L'occasion de faire le point sur les dispositifs territoriaux mis en place comme le Savoir nager mais aussi sur le soutien aux équipements notamment via le plan « 5 000 terrains de sport ».

Par Lucile Bonnin

Le rapport d’activité 2022 de l’Agence nationale du sport (ANS) a été publié le lendemain de l’annonce par la ministre des Sports Amélie Oudéa-Castéra de la reconduction de Michel Cadot à la présidence de l’ANS, alors que les Jeux olympiques et paralympiques se tiendront maintenant dans quelques mois.

Pour rappel, l’Agence a été créée en 2019 par l’État qui lui a confié la mission de développer la pratique sportive dans les territoires et au niveau national. Son rôle est donc central, surtout à l’approche des JOP Paris 2024 qui devront laisser dans leur sillage un héritage sportif dans tous les territoires. 

Le sport est en forme 

Parmi les missions de l’ANS, on retrouve le développement de l’accès à la pratique sportive pour toutes et tous. Ainsi, le rapport montre qu’en 2022 la pratique sportive est en hausse et que le nombre de licenciés revient quasiment à celui d’avant covid-19 – 16,4 millions en 2019, 15,7 millions en 2020 et 16 millions en 2022. 

Les chiffres sont aussi encourageants en ce qui concerne le nombre d’enfants accueillis au sein des classes bleues. Elles sont « organisées pour des enfants de 4 à 6 ans et se déroulent sous forme d’un apprentissage en groupe de l’aisance aquatique, sur le temps scolaire » . En 2022, 55 800 enfants ont suivi cet apprentissage alors qu’ils étaient 18 000 en 2019. D’ailleurs, 2 700 encadrants ont été formés à cet effet et 72 000 attestations de Savoir nager ont été délivrées, ce qui va au-delà des objectifs fixés. Pour la prévention des noyades et le plan Savoir nager, 17 millions d’euros ont été engagés en 2022 et 3,5 millions pour le dispositif aisance aquatique. 

Au total, 81 millions d’euros ont été attribués à 15 806 associations qui ont mené 35 344 actions dans le cadre des projets sportifs fédéraux. 12 051 clubs ont été subventionnés pour 37,39 millions d’euros ce qui représente 46,2 % des crédits des fédérations. « Augmenter la part consacrée aux clubs avec un objectif de leur attribuer au moins 50% des crédits à échéance 2024 »  fait partie des perspectives pour l’ANS.

Les équipements dans les territoires 

Le développement des équipements a progressé en 2022. 86,45 millions d’euros ont été alloués pour financer 2 129 projets au titre du plan 5 000 terrain de sports. Le Programme des équipements sportifs de proximité créé en 2021 vise à accompagner le développement de 5 000 terrains de sport d’ici 2024 grâce à une enveloppe de 200 millions d’euros. À la rentrée, le président de la République a annoncé le lancement d’un second plan 5 000 terrains « Génération 2024 »  avec une enveloppe de 300 millions d’euros sur 3 ans (lire Maire info du 6 septembre).

En dehors de ce plan, 16,12 millions d’euros ont été attribués pour 95 projets d’équipements sportifs en Outre-mer. Enfin, 20,69 millions d’euros ont été débloqués pour 57 dossiers de construction ou rénovation de piscines. En 2022, 59 projets au titre du plan de relance rénovation énergétique ont été accompagnés. 

À noter également : « En 2022, l’Agence nationale du Sport a attribué, au titre de la part territoriale, 17,8 millions d’euros (contre 16,7 en 2021), soit 11,8 % de la part territoriale globale (151,6 millions d’euros) aux structures développant des actions en faveur du « Sport – santé », ce qui a permis la réalisation de près de 5 700 actions (sur 44 000 actions, soit 13 %) » 

Bémol sur la gouvernance territoriale du sport

En septembre 2022, dans un rapport demandé par la commission des finances de l'Assemblée nationale, la Cour des comptes dressait le bilan de la politique menée par l'Agence nationale du sport (ANS) de 2019 à 2022. Les magistrats de la rue Cambon pointaient notamment le fait que le modèle partenarial de gouvernance des politiques publiques était à améliorer et devait notamment davantage impliquer les collectivités. 

Il était surtout question des conférences régionales du sport qui sont organisées chaque année. Pour rappel, la « conférence régionale du sport qui établit la stratégie collective en matière de politique sportive, sur 5 ans, tenant compte des spécificités et priorités locales dans un projet sportif territorial (PST) » . Si l’on regarde de plus près le bilan de la convention d’objectifs validée en 2022, on remarque que le nombre de conférences a augmenté, passant de 26 en 2021 à 34 en 2022. Néanmoins l’objectif était de 48 pour l’année 2022. 

Du côté des conférences des financeurs du sport – « instance qui émet des avis concertés sur le financement des projets les plus structurants, en adéquation avec la stratégie et les orientations du PST adopté préalablement par la conférence régionale du sport »  – là aussi les chiffres déçoivent quelque peu. Alors que la convention d’objectifs prévoyait 48 réunions et 24 projets sportifs territoriaux, on ne recense que 9 réunions et 9 PST. Il faut dire que l’ANS avait pris du retard en la matière car aucune n’avait été réalisée en 2021. 

L’AMF avait alerté sur les difficultés que poseraient des conférences à l’échelle des grandes régions. Par ailleurs, les remontées du terrain sont assez variables et certains représentants des collectivités évoquent une difficulté à gérer pleinement les crédits régionalisés de l’Agence et un maintien du rôle décisionnaire des services de l’Etat en région. Les élus regrettent également le niveau d’implication, au niveau local, des acteurs économiques. Ceux-ci sont en effet censés élargir les moyens de financement des projets sportifs ou d’investissement dans les équipements.

Ces instances sont encore en cours d’installation mais le président de l’ANS se montre plutôt positif dans son éditorial : « Les conférences régionales du sport sont désormais installées en métropole et l’auront toutes été en Outre-mer dans les mois à venir. Les projets sportifs territoriaux (PST) ont été adoptés sur la plupart des territoires. Les premiers contrats pluriannuels d’orientation et de financement (CPOF) vont être signés. Il faut, au moment d’apprécier la tâche accomplie, avoir bien conscience de la complexité de tels exercices ». 

Télécharger le rapport d'activité. 

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