Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux
Édition du mercredi 5 septembre 2007
Énergie

Fusion Suez Gaz de France: les élus soucieux de préserver l'intérêt des communes

L’Association des maires de France a salué hier, avec la fusion annoncée de Gaz de France et de Suez, «la création d’un ensemble de dimension mondiale à même de renforcer l’efficience et l’indépendance de notre pays dans le domaine de la fourniture d’énergie». Pour autant, elle a souhaité que soit «précisé l’avenir du pôle environnement de Suez qui assure la gestion des déchets, de l’eau ou de l’assainissement de nombreuses communes». «Quelles que soient les orientations futures de ce nouveau pôle, il convient que ses conditions de cession, d’organisation ou de gestion, garantissent aux communes la même liberté de choix, la même qualité de service, la même relation de proximité. Ouverte aux évolutions, l’AMF n’en sera pas moins attentive à ce qu’elles préservent les intérêts des communes.» De son côté, l'Association des petites villes de France a fait part de son «inquiétude quant au maintien de l'intégrité du pôle environnement du groupe Suez». Martin Malvy, son président, rappelle que «l'ensemble des associations d'élus se sont dotées en 2002 d'une charte des services publics locaux. Les opérateurs privés et les donneurs d'ordre publics ont pris alors des engagements précis et réciproques pour garantir la bonne exécution du service, le libre choix par les élus du mode de gestion et sa réversibilité, le développement du débat public fondé sur des évaluations indépendantes et pluralistes.» Notant que «le libre choix du mode de gestion garanti par la possibilité de réversibilité privé public est fondamental», le président de la région Midi-Pyrénées estime que, «parce qu'ils sont garants d'une exigence de qualité toujours plus élevée, mais aussi parce qu'ils doivent répondre à la demande de nos concitoyens attentifs au niveau de service et à la maîtrise des coûts, les élus locaux ne pourraient accepter que l'avenir du pôle environnemental ne soit traité qu'à travers le prisme boursier.» Par ailleurs, Didier Migaud, président de la commission des finances de l’Assemblée nationale, a rappellé que la fusion a «été décidée par le président de la République en totale contradiction avec ses promesses antérieures de refuser toute privatisation de Gaz de France.» Il a estimé, dans un communiqué, que, parmi les «perdants», se trouvent les contribuables, «compte tenu du poids très important des synergies fiscales dans le cadre du projet. Celles-ci pourraient représenter plus de 1 milliard d’euros de pertes de recettes pour les finances publiques.» Il y compte aussi les consommateurs (ménages et entreprises), «qui perdent ainsi toute garantie d’un maintien durable de tarifs réglementés et d’évolution raisonnable du prix de l’énergie» et les salariés des deux entreprises, «notamment ceux de Suez, à qui on avait fait miroiter une fusion avec GDF pour sauver Suez du démantèlement, et qui ont le juste sentiment d’avoir été trompés.»c=http://www.updatead.com

Suivez Maire info sur Twitter : @Maireinfo2