Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux
Édition du mardi 26 février 2008
Élections

Municipales: les Français auraient un «désir de localisation» pour résister à la volonté des médias et des partis de donner un sens national au scrutin, selon des politologues

Les élections municipales et cantonales des 9 et 16 mars prochain seront-elles un scrutin purement local ou sera-t-il mâtiné de «national»? «Les panneaux électoraux sont de retour pour trois semaines dans nos communes, commente une enquête du quotidien "Ouest-France" (25/2). Mais on n'y trouve ni la photo de Nicolas Sarkozy ni celle de Ségolène Royal ou de François Bayrou... Moins d'un an après la présidentielle, les professions de foi sont locales. Beaucoup de candidats au mandat de maire ou de conseiller général récusent même toute affiliation partisane.» Cité par le quotidien régional, Pascal Perrineau, directeur du Centre de recherches politiques de Sciences-Po (ex-CEVIPOF), rappelle que dans les petites communes, le mode de scrutin est personnalisé: des hommes, des femmes, parfois pas de listes et des candidats jusqu'au dernier moment en dessous de 2.500 habitants. «Dans près de 40% des communes, le scrutin n'apportera pas de leçon politique claire», constate-t-il. De son côté, Jerôme Fourquet, directeur des études de l'Ifop, estime que «72% des électeurs des communes rurales, et 67% dans les communes urbaines, affirment vouloir voter principalement en fonction de considérations locales». Dans ce «désir de localisation», Pascal Perrineau voit même une sorte de «résistance» à la volonté des médias et des partis de donner un sens national au scrutin. «C'est le plus courant, et de tout temps, dans les petites communes, commente le journal; c'est plus surprenant dans les grandes villes, quand l'étiquette UMP, le parti du Président, n'apparaît pas. Partie dans un esprit de conquête, la majorité présidentielle a été stoppée dans son élan par la crise de confiance entre le Président et les Français. Dû à la fois à la question du pouvoir d'achat et à la manière de gouverner - ou de projeter sa vie privée - du président, ce désamour ajoute une inconnue à l'issue du scrutin. Et les inconnues sont nombreuses», conclut "Ouest-France".

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