Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux

Édition du vendredi 17 janvier 2014
Éducation

La réforme de l'Éducation prioritaire se fera en deux temps

18 % des écoliers et 20 % des collégiens sont scolarisés dans des établissements relevant de l'éducation prioritaire. Leur nombre ne devrait pas beaucoup changer malgré la réforme présentée hier par le ministre Vincent Peillon, pas plus que le périmètre de l'éducation prioritaire. Le plan prévoit de revenir à l'appellation choisie par le gouvernement Jospin en 1999 qui parlait de « réseau d'éducation prioritaire »  (REP) pour désigner les écoles et collèges concernés. Finis donc les autres ZEP, réseaux ambition réussite, de réussite scolaire ou ECLAIR (écoles, collèges, lycées pour l’ambition, l’innovation et la réussite) qui lui ont succédé. Il est toutefois prévu de toujours distinguer les établissements les plus en difficulté par le sigle « REP + ». Le ministre évalue leur nombre à 350, soit un peu plus que le nombre actuel d'ECLAIR. Le nombre total de REP approcherait, quant à lui, le millier.
C'est sur une centaine de ces « REP + »  que la réforme va être lancée dès la prochaine rentrée scolaire. Elle ne sera généralisée à l'ensemble des REP qu'à la rentrée suivante, en 2015. Ce lancement en deux temps doit favoriser l'échange des bonnes pratiques pédagogiques entre les équipes enseignantes. Pour le ministre, certaines « réussites locales remarquables »  montrent qu'il n'y a « pas de fatalité »  à ce que le déterminisme social (mis en évidence par la dernière enquête de l'OCDE, lire Maire info du 4 décembre 2013) continue à être aussi marqué en France. Il s'agira donc de mieux les faire connaître pour favoriser l'évolution des pratiques pédagogiques.
Les REP bénéficieront de moyens supplémentaires et nouveaux pour cela. Ces moyens seront garantis sur 4 ans et comprennent une série de mesures qui touchent aux deux autres volets du plan : l'amélioration de l'environnement scolaire (par exemple un infirmier de plus pour les écoles en réseau) et la valorisation des équipes enseignantes (temps de formation, doublement de la prime d'exercice dans les REP les plus difficiles...).
Les moyens dont bénéficieront les REP seront fonction de leur situation. Un indice social unique servira de jauge. Cet indice prendra notamment en compte « la part des élèves du réseau résidant en zone urbaine sensible ». Il s’agit de l'une des rares références à la politique de la ville, avec celle, très succincte, du lien nécessaire avec les programmes de réussite éducative.
D'autres mesures étaient déjà connues et entérinées par la loi de refondation de l'école de la République adoptée l'été dernier, comme la scolarisation des enfants de moins de trois ans ou le dispositif « plus de maîtres que de classes ». Les 7 000 écoles en réseau bénéficieront toutes d'un maître de plus. Cette même loi a fixé l'objectif de « réduire à moins de 10 % l’écart de maîtrise des compétences en fin de CM2 entre les élèves de l’éducation prioritaire et les élèves hors éducation prioritaire ». Cet écart est aujourd'hui trois fois supérieur.
E.S.

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