Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux

Édition du mardi 28 septembre 2021
Coronavirus

Écoles élémentaires : vers un nouveau changement de protocole pour limiter les fermetures de classes

Le ministre de l'Éducation nationale a confirmé ce matin qu'un « nouveau protocole sanitaire » allait être « expérimenté » dans les écoles élémentaires à partir de la semaine prochaine, pour essayer de limiter les fermetures de classe. 

Par Franck Lemarc

Volte-face ? C’est un peu ce à quoi ressemble l’annonce faite, ce matin, sur franceinfo, par Jean-Michel Blanquer. Annonce qui laisse présager une énième modification du protocole sanitaire dans les écoles, moins d’un mois après la rentrée. 

Niveau 2 du protocole

Rappelons qu’à la rentrée, le ministère a annoncé que les établissements scolaires seraient placés au « niveau 2 »  du protocole à quatre niveaux décidé cet été (lire Maire info du 1er septembre). Éléments essentiels à retenir : à ce niveau, le masque est obligatoire à l’intérieur, aussi bien à l’école élémentaire qu’en collège et lycée ; les sports de contact sont interdits en intérieur ; et le brassage des élèves doit être « limité ». Par ailleurs, le ministère a choisi d’appliquer la règle « un cas, une fermeture de classe »  à l’école élémentaire : dès le premier cas repéré, toute la classe ferme pendant sept jours, et les enseignements se poursuivent à distance. Cette règle ne s’applique pas dans les collèges et les lycées, où, si un cas est repéré, seuls les élèves non vaccinés sont renvoyés chez eux. 

Cette stratégie n’est pas celle qui est préconisée par le Conseil scientifique, dans un avis du 13 septembre qui vient – enfin – d’être publié, une quinzaine de jours après sa remise au gouvernement. Dans cet avis, les scientifiques estiment que « les interruptions de scolarité »  ont « des conséquences délétères », en particulier chez les enfants issus de milieux défavorisés. Ils se montrent donc réservés sur la fermeture systématique des classes au premier cas, et prônent une toute autre stratégie : « le dépistage systématique en primaire ». Il s’agirait de tester chaque enfant une fois par semaine, « en maternelle et en élémentaire », et de « ne renvoyer chez eux que les enfants détectés positifs et non tous les élèves de la même classe ». En s’appuyant sur des études faites dans d’autres pays, les scientifiques relèvent que « dans le primaire, seul le dépistage systématique permet de diminuer de façon appréciable (environ - 30 %) le nombre de cas par rapport à la stratégie reposant sur le diagnostic des cas symptomatiques et leur isolement ». 

Ils suggèrent que ces tests systématiques se fassent à partir de prélèvements salivaires. 

Pas de dépistage systématique

Jusqu’à présent, le gouvernement a tenu bon sur sa décision. Seule évolution, il a annoncé la semaine dernière qu’à partir du 4 octobre (soit lundi prochain), les départements où le taux d’incidence se maintient à moins de 50 depuis plus de cinq jours passent au niveau 1 du protocole, avec comme conséquence la plus notable la fin du masque en intérieur dans les écoles élémentaires. La liste des départements concernés sera publiée « jeudi », a indiqué ce matin le ministre de l’Éducation nationale. 

En revanche, même dans ces départements, le ministère avait jusqu’à maintenant maintenu la règle de la fermeture de classe à chaque cas détecté. 

C’est ce qui change aujourd’hui. Hier déjà, des responsables syndicaux avaient annoncé l’intention du ministère de faire évoluer sa position. Et Jean-Michel Blanquer l’a confirmé ce matin, en annonçant que « dans une dizaine de départements », un nouveau protocole allait être « testé », consistant « à chaque fois qu'il y a un cas positif à tester toute la classe et à ne renvoyer à la maison que ceux qui sont positifs ». En cas de refus de test par les parents, les enfants seront considérés comme positifs et renvoyés chez eux, a précisé le ministre. 

On ignore encore les départements qui feront l’objet de ce test. Seule indication, ils seront « variés », de façon à pouvoir comparer les résultats, et la liste comprendra à la fois des départements repassés, lundi prochain, au niveau 1, et des départements restés au niveau 2. 

Jean-Michel Blanquer reconnaît avoir « pris en compte l’avis du Conseil scientifique ». Mais cela ne veut pas dire qu’il le suive entièrement : il ne semble pas, en effet, que le ministère soit décidé à procéder au « dépistage systématique »  prôné par le Conseil, puisqu’il ne parle que de tester toute la classe si un cas est détecté. Il a reconnu par ailleurs que l’objectif des 600 000 tests par semaine était loin d’être atteint, le chiffre plafonnant « autour de 200 000 », évoquant comme facteurs « bloquants »  le consentement des parents et les capacités des laboratoires. 

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