Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux

Édition du lundi 12 décembre 2005
Ville

Le ministre de l'Intérieur veut faire assigner par les cartes scolaires des «objectifs de mixité sociale»

Devant la cinquième conférence des villes, Nicolas Sarkozy a indiqué vendredi dernier que «la prison n'est pas la bonne réponse (ndlr: pour la délinquance). Il faut avoir recours à des mesures d'éloignement temporaire, au travail d'intérêt général.» Il a même précisé qu’«il faut se pencher sur la réinsertion après la peine», «diffuser en prison la formation, les soins, le recours à la semi-liberté». En attendant, il a confirmé que les maires se verront prochainement confier la présidence d'un «conseil pour les droits et devoirs des familles», pour encadrer les parents ayant perdu toute autorité sur leurs enfants. Nicolas Sarkozy n'a pas repris à son compte l'idée de supprimer les allocations familiales dans certaines circonstances. Il préfère parler d'un «dispositif d'accompagnement à l'utilisation» de ces prestations, placé sous la tutelle du maire. Par ailleurs, le ministre de l’Intérieur s’est attaqué au système de la carte scolaire, définie par les communes et les départements dans le cadre d’une compétence partagée avec l’Etat. Il a estimé que cette carte «renforce encore la ségrégation» sociale, et suggéré «des objectifs de mixité sociale». Il a qualifié ce système de «découpage scolaire rigide» qui «renforce encore la ségrégation» sociale. «Un découpage scolaire rigide renforce encore la ségrégation et fait fuir toutes les familles soucieuses de la réussite scolaire de leurs enfants», a déclaré le ministre de l'Intérieur. «Pourquoi ne pas imposer des objectifs de mixité sociale dans le découpage scolaire, du moins à partir du collège, et organiser les transports en conséquence?», a-t-il demandé. Nicolas Sarkozy n'a pas oublié qu'il est aussi le ministre de l'Aménagement du territoire. Il s'est engagé à «lancer dès maintenant une nouvelle politique des territoires». Au programme : le désenclavement des banlieues. «Il faut reloger une part significative de la population hors de ces quartiers difficiles, sans augmenter leur loyer», a affirmé le président du conseil général des Hauts-de-Seine.

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