Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux
Édition du lundi 4 avril 2011
Ville

Banlieues: près d'un Français sur deux estime que, malgré le Plan espoir banlieues mis en place en 2008, les conditions de vie dans les quartiers sensibles se sont dégradées

Pour quatre Français sur dix, la vie dans les quartiers dits «sensibles» se dégrade et les trois quarts des habitants de ces quartiers souhaitent déménager. Tels sont deux des principaux points de vue qui se dégagent de l'enquête Ipsos-Logica Business Consulting réalisée pour France Bleu qui «dresse un état des lieux de la situation dans les quartiers sensibles, selon un échantillon représentatif des Français, mais aussi selon les habitants de ces quartiers» (1). Il ressort aussi une différence de perception de la situation de ces quartiers selon que l'on y habite ou non. Selon, l’Ipsos, «les deux points de vues ne se superposent pas toujours, sur le constat comme sur la hiérarchie des solutions préconisées pour améliorer les choses». «43% des Français ont le sentiment que les conditions de vie (logement, sécurité, emploi) dans les quartiers sensibles se sont dégradées ces dernières années, contre 11% qui estiment au contraire que la situation s’est améliorée, et 42% qui pensent qu’elle n’a pas vraiment changé». En revanche, pour les habitants de ces quartiers, «les jugements sont un peu plus nuancés» et «le sentiment du statuquo prédomine (43%)», bien qu’un «habitant sur trois a tout de même l'impression que la situation se dégrade (32%), contre 18% d'avis contraires». «Quoi qu'il en soit, le malaise est tel que les trois quarts (76%) des habitants souhaitent déménager; 58% avouent même y songer souvent», souligne Ipsos. Les raisons de cette envie de départ semblent tenir du sentiment d’insécurité qui y règne, «plus d'une personne sur deux (54%) déclare ne pas se sentir en sécurité dans son quartier (c’est même "souvent" le cas pour 29% d’entre eux), et 45% se sentent mis à l’écart ou rejeté en raison de leur quartier de résidence». Quant aux solutions pour remédier à ces situations, «deux pistes se dégagent assez nettement: favoriser l’installation d’entreprises qui embauchent dans ces quartiers (44% de citations) et améliorer le système éducatif (36%). Le renforcement de la présence policière (27%), l’accroissement des moyens financiers alloués aux éducateurs et aux associations (24%) et le renforcement de la présence des services publics et des équipements collectifs sportifs et culturels (22%) sont aussi souvent évoqués». Enfin, invités à désigner le parti politique qui leur semble le plus à même «d’agir efficacement en faveur des quartiers sensibles», les sondés livrent, selon le commentaire d’Ipsos, «une réponse sans appel: un Français sur quatre (23%), un sur trois dans les quartiers sensibles (35%) renvoient toutes les formations politiques dos à dos ("aucune" / "ne se prononcent pas"). Ensuite, un tiers des Français (36%) considèrent que la gauche parlementaire est la plus apte à améliorer la situation, 15% désignent l'UMP et 13% le Front National. Le FN a encore meilleure audience dans les quartiers, cité par 21% des habitants comme étant le parti le plus apte à faire bouger les choses, presque au niveau de la gauche parlementaire (25%) et loin devant l'UMP (7%)». (1) Ipsos et France Bleu ont interrogé 1.014 personnes, constituant un échantillon représentatif de la population âgée de 15 ans et plus pour connaître leur perception de la situation dans les quartiers sensibles. Enquête réalisée par téléphone les 25 et 26 mars. - Pour accéder à la présentation faite sur France bleue de ce sondage, utiliser le premier lien ci-dessous (document audio). - Pour télécharger les résultats détaillés de ce sondage, utiliser le second lien ci-dessous (PDF, 266 Ko).

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