Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux

Édition du mercredi 7 février 2007
Ville

Banlieues: des maires de toutes sensibilités demandent des mesures d'urgence

A deux mois et demi de l'élection présidentielle, des maires de toutes sensibilités politiques ont dressé mardi un constat alarmant sur la situation dans les banlieues et réclamé des mesures d'urgence dans un manifeste. «Nous lançons notre manifeste parce que l'on s'est trompé à la fois de diagnostic et de remèdes quant aux banlieues», a déclaré Pierre Bourguignon, député-maire PS de Sotteville-lès-Rouen (Seine-Maritime) et président de l'Association des maires Ville et Banlieue. Revenant sur l'explosion des banlieues durant l'automne 2005, Pierre Bourguignon a estimé que l'«on n'en avait pas compris encore toute la portée». Il appartient ainsi aux maires, a-t-il dit, de «maintenir l'alerte pour que ne soient pas oubliés les cinq millions d'habitants que nous représentons». «On n'a pas compris que les banlieues difficiles condensent tous les défis de notre époque», a-t-il expliqué, faisant valoir que la politique de la ville, à qui l'«on fait, souvent, un procès malhonnête», reste «sous-dimensionnée». A l'approche de la présidentielle, l'association a ainsi décidé de lancer un manifeste pour porter douze propositions sur la place publique. Elle propose d'abord un renforcement de la «péréquation financière nationale et locale» pour permettre aux villes de banlieue, comptant les populations les plus pauvres de France, d'offrir à leurs habitants des services publics comparables à la moyenne des villes françaises. Les autres propositions ont trait à tous les grands problèmes de société qui se posent de façon plus aiguë dans les «quartiers» (éducation, besoin d'une police de proximité, lutte contre les discriminations, défense de la laïcité dans les espaces et les services publics). L'une des propositions a trait à la création d'un ministère des Territoires, qui rassemblerait dans une même administration les services de la ville, du logement, de l'aménagement du territoire, ainsi que la direction générale des collectivités locales. A propos du droit au logement opposable, actuellement en discussion au Parlement, plusieurs maires de la banlieue parisienne ont souligné la nécessité d'un effort d'«équité» pour la mise en oeuvre de ce nouveau droit afin que «la responsabilité n'en incombe pas à ceux qui font déjà l'impossible (...) tandis que d'autres refusent toujours d'appliquer la loi SRU». L'article 55 de la loi Solidarité et Rénovation urbaine impose à certaines communes de construire 20% de logements sociaux. En ce qui concerne le nouveau pacte écologique, les maires ont souligné que «si le développement durable ne passe pas prioritairement par l'aménagement des banlieues, il ne sera que le supplément d'âme des communes ou des populations déjà nanties». L'Association Ville et Banlieue, créée en 1983 à la suite d'une série de révoltes urbaines et au moment de la Marche pour l'égalité, rassemble des maires de communes périphériques qui militent pour que les politiques publiques donnent aux banlieues les moyens d'une égalité réelle. L'association compte 120 maires de tous bords comme Pierre Cardo, député-maire UMP de Chanteloup-les-Vignes (Yvelines), Jean-Yves Le Bouillonnec, député-maire PS de Cachan (Val-de-Marne), François Pupponi, maire PS de Sarcelles (Val-d'Oise), ou Patrick Jarry, maire PCF de Nanterre (Hauts-de-Seine).c=http://w

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