Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux

Édition du vendredi 26 juin 2009
Urbanisme

Le seuil de déclenchement obligatoire des enquêtes d'utilité publique préalables aux grands projets d'infrastructures devrait être relevé à 3,7 millions d'euros

Le seuil de déclenchement obligatoire des enquêtes d'utilité publique préalables aux grands projets d'infrastructures, dites «enquêtes Bouchardeau», va être bientôt relevé par décret. Le ministre en charge du Plan de relance, Patrick Devedjian, a indiqué aux "Echos" (26/6) que ce seuil passera de 1,9 million à 3,7 millions d'euros afin d'accélérer les procédures. Entre ces deux seuils, l'autorité environnementale, assumée par le préfet de région ou le ministre de l'Ecologie lui-même, aura la possibilité de décider le lancement d'une simple étude d'impact, ajoute-t-il. En janvier, un amendement UMP au plan de relance ambitionnait de passer le seuil à 5 millions d'euros, mais il avait été rejeté. Instaurée en 1810 pour permettre de garantir la protection du droit de propriété lors d’expropriation, le dispositif de l’enquête publique est complété par une loi du 7 juillet 1833 qui introduit l’enquête préalable à la déclaration d’utilité publique. Réformée une première fois en 1959, l’enquête publique, simplifiée, poursuivait toujours le même objectif, celui de défendre le droit des propriétaires et de valider les projets de l'administration. C’est en 1983, avec la loi relative à la démocratisation de l’enquête publique et à la protection de l’environnement, que cette procédure se transforme en un dispositif d’information et de recueil des avis de la population. L’article 4 de la Loi dite «Bouchardeau» et son décret d’application du 23 avril 1985 définissent les champs d’application et les seuils techniques et financiers, c’est à dire les conditions de «réalisation d’aménagements, d’ouvrages, de travaux exécutés par des personnes publiques ou privées, lorsqu’en raison de leur nature, de leur consistance ou du caractère des zones concernées, ces opérations sont susceptibles d’affecter l’environnement». Engagée par le préfet, conduite par un commissaire-enquêteur désigné par le président du Tribunal administratif et organisée dans la (ou les) mairie(s) concerné(es) par le projet, l’enquête publique est ainsi une procédure ouverte à tous et sans aucune restriction qui permet au public d’être informer et d’exprimer ses appréciations, suggestions et contre propositions sur un registre d’enquête, préalablement à des opérations d’aménagement ou des opérations de planification urbaine. A l’issue de la procédure d’enquête publique, le commissaire-enquêteur rédige un rapport d’enquête, formule un avis favorable ou défavorable et le transmet au Préfet. Si l’avis est favorable, le préfet délivre la déclaration d’utilité publique du projet. Si un débat public a été organisé sur un projet, «le compte-rendu et le bilan du débat sont mis à la disposition du commissaire-enquêteur ou de la commission d’enquête par le maître d’ouvrage et joints au dossier d’enquête publique» (art.12, décret d’application du 22 octobre 2002). L’enquête publique doit être lancée au plus tard dans les cinq ans qui suivent la publication du compte-rendu et du bilan du débat.

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