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Édition du jeudi 13 juin 2019
Urbanisme

Le Cese encourage l'agriculture urbaine, à condition qu'elle soit « durable »

L'agriculture urbaine est un outil « déterminant »  pour que les villes deviennent « durables », estime le Conseil économique, social et environnemental (Cese) qui a appelé hier à « accélérer la transition alimentaire »  tout en critiquant les projets trop high-tech et consommateurs d'énergie.
« Donner plus d'espace aux arbres en ville », « modifier les règles d'urbanisme, consolider les statuts juridiques des jardins collectifs ou adopter une fiscalité favorable »  sont quelques-unes des 16 préconisations du Conseil qui apparaissent dans un rapport adopté à l'unanimité, hier, par 165 voix pour.
« Tous les types d'agriculture urbaine ne répondent pas aux enjeux de la durabilité des villes. Si certains méritent d'être déployés dans le cadre de ce besoin de résilience, d'autres interrogent sur leur cohérence avec cet objectif », prévient le Conseil.
Il fait part de « ses interrogations sur la durabilité des projets high-tech »  qui « génère(nt) une augmentation structurelle de la consommation énergétique ».
Ses préconisations « visent à soutenir, y compris financièrement, les projets d'agriculture urbaine les plus vertueux et les plus durables », notamment ceux « qui contribuent à la végétalisation des villes, donc à la lutte contre le changement climatique ainsi qu'au renforcement de la cohésion sociale ».
Le rapport évacue l'idée communément répandue selon laquelle l'agriculture urbaine pourrait un jour « nourrir la ville ».
« Au maximum elle ne pourra nourrir que 10% de la population de la ville de Paris », souligne le Cese en citant deux chercheuses Christine Aubry et Anne-Cecile Daniel.
Pour autant, « elle constitue un vecteur important de la sécurité et de la transition alimentaires des villes », ajoute le Cese, qui appelle à « assurer la complémentarité entre agriculture urbaine, périurbaine et rurale ».
Le Cese souligne son rôle environnemental, en citant notamment certains « technosols »  expérimentés par l'école d'ingénieurs AgroParisTech au-dessus ou à la place de sols pollués ou sur des toits.
Il relève aussi son rôle pour la régulation thermique des villes face au changement climatique, qui pourrait conduire à des températures dépassant les 50 degrés d'ici la fin du siècle en France, selon une étude du CNRS, Météo-France et le Cerfacs, citée dans le rapport.
Sur le plan social, cette activité sert à « retisser du lien humain ».
A titre d'exemple, il cite le « Cocott'arium », qui installe des poulaillers en ville, et dont les poules sont nourries par des déchets alimentaires. « Les œufs sont mis à disposition gratuitement de celles et ceux qui fournissent les déchets, en points-relais dans des commerces de proximité ».
« Un an après son installation à Neuville-sur-Oise, le 1er Cocott'arium a reçu 9 000 visites, 1 500 kg de biodéchets ont été consommés par 18 poules et 2 000 œufs ont été distribués pour un investissement de 33 000 euros », souligne le rapport.
(AFP)

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