Le conseil général de Haute-Garonne récuse le "principe même" de la création d'un nouvel aéroport toulousain

Le conseil général de Haute-Garonne a "récusé le principe même de la création d'un nouvel aéroport" toulousain, lundi dans une délibération, après la présentation en séance extraordinaire d'une expertise critiquant des études de l'Etat justifiant sa création à l'horizon 2020. Selon l'expertise réalisée par l'Institut du transport aérien (ITA) à la demande du conseil général, les études commandées par l'Etat et présentées en janvier, "de mauvaise qualité", ont largement surestimé les trafics futurs de l'aéroport de Toulouse-Blagnac. Cette erreur d'évaluation, a souligné l'expertise, vient du fait "de la méthode d'évaluation de l'évolution du trafic" et "d'une mauvaise prise en compte dans les calculs de l'effet TGV". D'après le cabinet ITA, à l'horizon 2020 "le trafic sur Toulouse devrait se situer, sous réserve de la mise en service d'une liaison TGV entre Toulouse et Paris en 3 heures 6 minutes pour cette date, autour de 8,6 millions de passagers et 116.000 mouvements d'avions par an, et non 11,7 millions de passagers et près de 174.000 mouvements d'avions par an, tels qu'estimés dans l'étude conduite par l'Etat." Fort de cette expertise, le conseil général a voté lundi, à 45 voix pour, 7 contre et une abstention, une délibération "récus(ant) le principe même de la création d'un nouvel aéroport (...) qui constituerait un investissement public totalement inutile". Par ailleurs, l'assemblée départementale a insisté sur la nécessité "de réduire les nuisances sonores de l'aéroport de Toulouse-Blagnac". Début novembre, des associations et des élus locaux avaient déjà présenté une "contre-enquête" dénonçant "les insuffisances des études de l'Etat". Jeudi, lors du Comité interministériel d'aménagement du territoire (CIADT), le gouvernement a donné son feu vert à une liaison TGV reliant Paris à Toulouse via Bordeaux.

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