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Édition du mardi 24 janvier 2023
Tourisme

La taxe de séjour collectée par Airbnb en hausse de 60 %, les communes rurales résistent

La plateforme de locations touristiques a reversé 148 millions d'euros de taxe de séjour aux communes l'an passé. Un montant en hausse de 60 % par rapport à 2021 dû à la reprise du tourisme. Après avoir progressé ces dernières années, la part des communes rurales de moins de 3 500 habitants se stabilise.

Par A.W.

Des montants records pour les grandes villes, des périphéries qui en profitent et des communes rurales qui résistent bien. L’année 2022 aura été marquée par « la reprise du tourisme partout en France »  et pour « une grande diversité de communes », selon les chiffres divulgués par la plateforme de locations touristiques Airbnb, dans un communiqué paru il y a quelques jours. 

L’entreprise a ainsi reversé 148 millions d'euros de taxe de séjour aux communes françaises en 2022, un montant en hausse de 60 % par rapport à 2021, grâce à la reprise du tourisme post-crise sanitaire. 

Des chiffres qui ne cessent de progresser. L’an passé, la plateforme américaine avait ainsi reversé 93 millions d'euros de taxe de séjour aux communes françaises, contre 58 millions d’euros en 2019 et 24 millions d’euros en 2018. Seule exception, l’année 2020 dont les chiffres n’ont pas été dévoilés par l’entreprise du fait de revenus en chute libre, dans un contexte sanitaire exceptionnel.

Près de 45 millions d’euros pour les communes rurales

Si les destinations rurales continuent de « bénéficier de l’engouement des voyageurs pour les séjours au vert », qui reste « une tendance de fond depuis 2020 », leur part se stabilise à « près de 30 % »  (contre 29 % l’an passé) de la taxe de séjour collectée en France par la plateforme, après plusieurs années de progression. Ce qui représenterait autour de 45 millions d’euros cette année, contre 27 millions d’euros en 2021.

Un chiffre en constante augmentation puisque, en 2019, Airbnb avait reversé plus de 10,5 millions d’euros (20 % du total) de taxe de séjour aux villes françaises de moins de 3 500 habitants, un montant déjà plus de trois fois supérieur à celui de 2018 (3,2 millions d’euros). 

L’an dernier, la plateforme estimait d’ailleurs que cette tendance devrait se poursuivre dans les années à venir. « Les Français vont continuer à se mettre au vert, à télétravailler, à y vivre quelques semaines ou quelques mois », assurait ainsi le directeur général d'Airbnb France.

Parmi les communes rurales de moins de 3 500 habitants qui ont connu la plus forte croissance cette année, la plateforme cite ainsi Varrains (Maine-et-Loire), Saint-Laurent-sur-Saône (Ain), Cairon (Calvados), Mosnes (Indre-et-Loire) et Bretteville-sur-Ay (Marne).

Augmentations dans les grandes villes et leurs périphéries

Sans surprise, l’année 2022 marque le retour des grandes villes de tourisme. Comme d’habitude, les montants les plus importants leur sont toujours reversés mais avec des progressions particulièrement significatives : plus de 24,3 millions d’euros à Paris (contre 9,4 millions d’euros en 2021) et 7 millions d’euros cumulés (contre 4 millions l’an passé) à Marseille (2,8 millions), Nice (2,4 millions) et Cannes (1,8 million) qui voient cette ressource dépasser les montants perçus en 2019. 

Des grandes villes qui bénéficient du « retour des voyageurs internationaux et des grands évènements »  en attirant de nouveau les voyageurs sur leur territoire, alors qu’elles continuaient d’être affectées assez fortement, en 2021, par les conséquences de la crise.

Parmi les gagnantes de la collecte, Airbnb cite les communes périphériques « bien desservies par les réseaux de transports, qui offrent des opportunités de séjours moins coûteux, au calme et permettant de rejoindre facilement le centre de l’agglomération ». Les montants de taxe de séjour collectés dans ces communes représentent « une part importante »  du montant total reversé dans les grandes agglomérations, « signe d’une meilleure répartition du tourisme dans les agglomérations françaises », selon l’entreprise.

Ce sont ainsi « environ 30 % des montants collectés à l’échelle des métropoles de Nice Côte d’Azur, de la communauté urbaine de Marseille Provence Métropole, du Grand Annecy et de l’agglomération de La Rochelle »  qui ont été reversés aux communes voisines de leur ville centre. Dans le Grand Paris, plusieurs villes, dont Clichy et La Courneuve, compteraient parmi les communes françaises dont « le montant de la taxe de séjour collecté par Airbnb croît le plus fortement cette année comparé à 2021 ».

Plus de 23 000 communes concernées 

Ces millions d’euros de taxe de séjour ont ainsi été reversés, cette année, à « plus de 23 000 communes françaises », vante la plateforme, qui disait collecter, en 2021, la taxe de séjour dans plus de 29 000 villes françaises (28 000 en 2019 et 23 000 en 2018), sans expliquer le recul du nombre de communes concernées.

Reste que, « avec cette source de revenus supplémentaire, les villes et les offices de tourisme locaux pourront investir dans le développement de l’attractivité de leur territoire, au bénéfice des familles et des commerces locaux », se félicite la société dans son communiqué.

Cependant, derrière les bénéfices apportés par ces plateformes, des effets pervers existent (aggravation de la crise du logement, problèmes de voisinage...) et de plus en plus de communes touristiques tentent désormais de contenir l’explosion des locations saisonnières, en durcissant leur réglementation. 

« Conformément à la réglementation française, Airbnb a également partagé avec les municipalités des données détaillées sur les séjours effectués avec la plateforme depuis novembre 2021 », souligne l’entreprise. Ces données, qui comprennent le nombre de voyageurs, les montants totaux pour chaque réservation et les adresses des annonces, doivent permettre aux communes d’avoir une connaissance précise de l’activité touristique générée par les plateformes sur leur territoire.

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