Maire-info
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Édition du mercredi 18 novembre 2015
Terrorisme

La sécurité dans les transports de nouveau renforcée

Trains, avions, métros : la question de la sécurité dans les transports est de nouveau posée après les attentats de vendredi à Paris, et alors que les dispositifs avaient déjà atteint un niveau de surveillance maximal depuis les tueries de janvier.
Les équipes de sécurité en nombre et la vigilance accrue en vigueur dans les transports depuis les attentats parisiens de Charlie Hebdo et de l’Hyper Cacher ne semblent déjà plus suffisantes, après les attaques terroristes de vendredi.
Les contrôles ont ainsi été renforcés dans les aéroports, notamment à Paris-Orly et Roissy-Charles-de-Gaulle, où plus de 5 000 sous-traitants, personnels Aéroports de Paris, policiers et gendarmes sont mobilisés.
Depuis dimanche, des contrôles renforcés sont effectués sur des vols ciblés, des fouilles aléatoires et des détections d’explosifs plus nombreuses sont menées par les forces de l’ordre, et des rondes supplémentaires effectuées à l’intérieur et à l’extérieur des bâtiments.
Hier, la ministre de tutelle des Transports, Ségolène Royal, a relancé l'idée d'installer des portiques de sécurité dans les gares pour contrôler l'accès aux TGV nationaux et internationaux, une proposition qu'elle avait déjà faite fin août, après l'attentat raté dans le Thalys. Devra-t-on bientôt, avant de monter à bord d'un TGV, se soumettre au même rituel que pour un voyage en avion ? « Cela se fait pour les trains internationaux (les Eurostar, entre la France et la Grande-Bretagne, NDLR) et je pense que cela doit se faire aussi pour les trains en France », a déclaré la ministre sur iTÉLÉ.
« Nous avons lancé, après l'attentat du Thalys, un groupe technique pour l'examen des conditions d'utilisation et le bon fonctionnement d'un système de portique. Ce groupe de travail est en train d'étudier l'ensemble des technologies disponibles en intégrant la problématique de gestion des flux », a confirmé un porte-parole de la SNCF. La compagnie ferroviaire doit remettre des conclusions et propositions à la ministre en début de semaine prochaine.
Hier, Ségolène Royal a fait état de deux hypothèses : équiper uniquement les TGV nationaux et internationaux ou déployer le dispositif sur certaines autres lignes. « Toutes les lignes internationales doivent être couvertes, et tous les TGV. L'objection qui consiste à dire qu’il y a trop de passagers a été levée », a-t-elle assuré à l'AFP, faisant valoir que le « volume de voyageurs (sur ces lignes) est à peu près équivalent au volume de voyageurs dans les aéroports ».
Une généralisation des portiques avant d'accéder aux trains de banlieue et TER paraît, en revanche, difficilement envisageable, en raison du nombre élevé de voyageurs, et des délais d'attente induits par de tels contrôles. Le trafic dans l'ensemble des gares est vingt fois supérieur au trafic total des aéroports.
« Malgré tout, j'ai demandé qu'on fasse l'évaluation », a précisé Ségolène Royal, indiquant attendre la remise du rapport « pour savoir éventuellement comment on étend vers d'autres trains, très fréquentés, aux heures de pointe... » 
Le rapport contiendra aussi des recommandations sur le personnel qui doit se trouver à côté des portiques. Une fois la décision prise, le déploiement pourrait être « très rapide », « quasi immédiat », a-t-elle indiqué.
La SNCF a annoncé, de son côté, le lancement « dans une des grandes gares parisiennes, un test de faisabilité de contrôle des entrants venant de la rue ». « On va s'inspirer d'une étude qu'on a menée et qui recense les dispositifs mis en place à l'étranger », a ajouté le porte-parole de la SNCF. Cette expérimentation pourrait démarrer début 2016. Ni le système testé, ni la gare, n'ont encore été choisis.
Par ailleurs, l’Assemblée nationale qui devait débuter le 24 novembre prochain l'examen de la proposition de loi contre le terrorisme et contre la fraude dans les transports publics, a annoncé hier son report à la demande des auteurs du texte, Gilles Savary et Bruno Le Roux, les deux députés souhaitant que les mesures qu’ils proposaient soient repris dans un projet de loi « global ».
 

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