Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux

Édition du mercredi 28 février 2018
Sports

Revêtements synthétiques des terrains de sport : plusieurs ministères saisissent l'Anses

Les ministères de la Transition écologique et solidaire, des Solidarités et de la Santé, de l’Économie et des Finances, du Travail, de l’Agriculture et de l’Alimentation et des Sports viennent de saisir l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) au sujet des éventuels risques liés à l’utilisation de granulats de caoutchouc recyclés, notamment dans les terrains de sport en gazon synthétique.
Depuis quelques semaines, l'AMF recevait des demandes d'éclaircissement formulées par des élus locaux. Certains maires ont, en effet, été confrontés aux inquiétudes des usagers de leur commune, suite à des publications suggérant la présence d’un danger pour la santé et au reportage assez alarmiste diffusé jeudi 22 février sur France 2 dans l’émission Envoyé spécial.
Provenant de vieux pneus recyclés, les granulats de caoutchouc, qui donnent au revêtement la souplesse nécessaire au jeu, contiennent d’infimes quantités de produits qui peuvent être cancérogènes en cas d’exposition massive, comme les hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) ou des métaux comme le plomb et le zinc. À la différence des pneus, les petites billes noires de ces équipements sportifs entrent fréquemment en contact direct avec la peau, d’où les inquiétudes de certains parents dont les enfants s’entraînent sur ce type de terrains.
Cependant, les études publiées à ce jour semblent montrer des concentrations bien inférieures au seuil de dangerosité établi par les autorités européennes et françaises. L’Agence européenne des produits chimiques, l’ECHA, assure dans une évaluation rendue en 2017 que les concentrations d’HAP observées ne présentent aucun danger pour la santé. La Fédération internationale de football, la FIFA, a également communiqué sur le sujet l’an dernier, estimant qu’il n’existait aucun élément démontrant un quelconque risque. De son côté, l’AMF a diffusé auprès des maires préoccupés une plaquette éditée par la Fédération des acteurs des équipements de sports et de loisir (Fedhair), qui cite elle aussi plusieurs études allant dans le même sens et émanant d’organismes sérieux. « Il y a moins d’arsenic dans ces billes que dans le riz », résume par exemple cette brochure.
Dans le doute, certaines collectivités ont cependant adopté un principe de précaution et préféré construire des terrains synthétiques avec d’autres matériaux, comme la gomme thermoplastique, qui coûte 15 à 20 % de plus, ou encore le polyuréthane, sept à huit fois plus cher. Le recyclage de pneus usagés permet en effet de réduire le prix du gazon artificiel, qui demeure élevé par rapport aux terrains naturels mais présente l’avantage de nécessiter moins d’arrosage et d’entretien.
Reste à savoir ce que conclura l’étude de l’Anses, attendue pour fin juin.
J.N.

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