Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux

Édition du vendredi 2 avril 2010
Social

En 2007, 8 millions de personnes vivaient au-dessous du seuil de pauvreté

En 2007, selon l’enquête Revenus fiscaux et sociaux (ERFS), commenté dans un ouvrage de l’Insee paru le 2 avril (1), 13,4% de la population, soit 8 millions de personnes, disposaient d’un revenu inférieur 908 euros mensuels. Le taux de pauvreté s’élevait à 13,1% l'année précédente. De plus, 4 millions de personnes, soit la moitié des 8 millions de personnes vivant en dessous du seuil de pauvreté, ont un niveau de vie inférieur à 743 euros mensuels. Ce montant de 908 euros permet de définir le «taux de pauvreté monétaire», habituellement défini comme la proportion de personnes ayant un niveau de vie inférieur à un certain montant, montant correspondant au seuil de pauvreté. Les seuils traditionnellement retenus par l’Insee et l’Observatoire national de la pauvreté et de l’exclusion sociale (Onpes) sont fixés à 60% ou à 50% du niveau de vie médian. En France comme en Europe, le seuil à 60% est privilégié. Les auteurs de l’étude font aussi observer qu’au «1er janvier 2007, le plafond du RMI pour une personne seule est de 455 euros par mois et de 682 euros par mois pour une personne seule avec un enfant ou un couple sans enfant». Le travail réalisé par les statisticiens montre que le taux de pauvreté au seuil de 50% du niveau de vie médian s’élève quant à lui à 7,2%, soit environ 4,3 millions de personnes dont le niveau de vie est inférieur à 757 euros mensuels. Ainsi, 3,7 millions de personnes ont un niveau de vie compris entre 757 euros et 908 euros mensuels. L’étude s’attache aussi à rechercher les populations concernées qui se trouvent dans cette situation de dénuement financier. Sont concernées les familles monoparentales, le plus souvent constituées d’une mère et de ses enfants: plus de 1,6 million de personnes vivant dans ces familles sont pauvres. «Plus de 30% des personnes vivant au sein d’une famille monoparentale sont ainsi confrontées à la pauvreté», soit une proportion 2,3 fois plus importante que l’ensemble de la population. Selon les auteurs de l’étude, «de façon générale, le taux de pauvreté augmente avec le nombre d’enfants présents au sein du ménage». À l’inverse, l’analyse montre que «ce sont les couples sans enfant qui sont les moins touchés par la pauvreté: seuls 6,7% d’entre eux vivent sous le seuil de pauvreté en 2007». D’autres populations sont particulièrement exposées à la pauvreté. La seconde catégorie concernée par ce phénomène est constituée par des personnes vivant dans un ménage immigré, dont le taux de pauvreté s’élève à environ 36%. Ce taux «est supérieur de 25 points à celui de la population des ménages non immigrés». De plus, en 2007, «9,9% des personnes actives au sens du Bureau international du travail (BIT), c’est-à-dire les personnes ayant un emploi ou au chômage, ont un niveau de vie inférieur au seuil de pauvreté, alors que 15,3% des inactifs sont dans cette situation». Parmi les actifs, le risque d’être pauvre est 4,7 fois moins élevé pour ceux qui sont en emploi que pour les chômeurs. Avec un taux de pauvreté de 36,4%, les chômeurs sont les plus touchés par la pauvreté monétaire. Toutefois, conclut l’étude, «occuper un emploi ne met pas à l’abri de la pauvreté: 1,9 million de personnes en emploi vivent en dessous du seuil de pauvreté (soit 72,2% des actifs pauvres) ». (1) Les revenus et le patrimoine des ménages, édition 2010 (collection Insee Références). Pour accéder à l'ouvrage, voir lien ci-dessous.

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