Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux

Édition du vendredi 3 février 2017
Social

10e Congrès de l'Odas à Angers : « La fraternité est l'affaire des communes »

Venus des quatre coins de l’Hexagone et des Outre-mer, plus de 500 élus locaux, cadres territoriaux des communes et des départements, responsables de CCAS ou encore travailleurs sociaux ont répondu présent à l’invitation de l’Odas, qui organisait les 1er et 2 février ses 10e Rencontres nationales à Angers. Thème à l’honneur cette année : « Acteurs locaux et pacte républicain ». L’occasion pour les participants de réaffirmer leur attachement au triptyque qui orne les façades des mairies, à commencer, une fois n’est pas coutume, par la fraternité. « Si la liberté et l’égalité sont avant tout du ressort de l’Etat, la fraternité est l’affaire des communes », a rappelé en préambule le délégué général de l’Odas, Jean-Louis Sanchez. Un objectif plus que jamais d’actualité en ces temps incertains, où les collectivités territoriales peinent à retrouver leurs marques, entre restrictions budgétaires, bouleversements législatifs impactant l’organisation territoriale et attentes croissantes des administrés, en particulier dans le cadre des politiques sociales. Des préoccupations partagées autant dans les villes que dans les campagnes, selon Vanik Berberian, président de l’Association des maires ruraux de France (AMRF), pour qui « l’espace rural et l’espace urbain sont dans le même espace, et il est grand temps aujourd’hui que les choses partent, non plus du haut, mais des acteurs de terrain ». Caroline Cayeux, présidente de Villes de France a pour sa part insisté sur la nécessité de « combattre les fractures territoriales », alertant sur le fait qu’ « un monde dans lequel les jeunes générations ne bénéficient plus autant que leurs aînés de l’ascenseur social ne peut susciter que de la défiance ».
Pour Christophe Béchu, sénateur, maire d’Angers et président de l’Odas, « il devient urgent de laisser le temps aux élus et aux acteurs de terrain de déployer leurs stratégies innovantes sur la base de règles stables ». Optimiste, le président de l’Odas invite désormais les médias à mettre en valeur les initiatives solidaires de ces acteurs locaux, élus, travailleurs sociaux, associations et citoyens engagés, qui œuvrent quotidiennement au « mieux vivre ensemble », capables par-delà les clivages et les difficultés de « donner le primat à la relation humaine ». « Tout ce qui marche n’est pas forcément reproductible, mais sans aucun doute acclimatable », a souligné l’édile angevin.
« La mairie, c’est bien souvent le premier point de contact avec l’administration, parfois même le seul pour des personnes isolées ou dépendantes, notamment en milieu rural », n’a pas hésité à rappeler Philippe Laurent, secrétaire général de l’Association des maires de France et des présidents d'intercommunalité (AMF). Qu’il s’agisse de cohésion intergénérationnelle, de soutien à la jeunesse ou encore de développement de la citoyenneté, « l’engagement politique des maires est toujours total. C’est d’abord à eux qu’il nous faut faire confiance », a-t-il insisté.
Une conviction partagée par Fabian Jordan, maire de Berrwiller (Haut-Rhin, 1 200 habitants) à l’origine de la Journée citoyenne et dont la démarche est aujourd’hui suivie par plus de 700 communes en France. Elu il y a quelques jours à la présidence de Mulhouse Alsace agglomération (M2A), l’élu mosellan garde cependant la tête froide : « Sachons rester humbles, l’humilité est nécessaire, surtout en politique. »  Et de conclure, face à une assemblée d’acteurs locaux aussi conquise que remotivée après ces deux journées d’échanges et de débats, que « l’essentiel est de savoir compter sur les compétences de chacun pour envisager la politique de demain ».
Christophe Robert

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