Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux

Édition du vendredi 4 novembre 2005
Sécurité

Les élus signifient leur refus d'un «énième plan» pour les banlieues

Reçus jeudi après-midi par Dominique de Villepin à Matignon, plusieurs élus locaux de gauche comme de droite ont exprimé leur refus d'un «énième plan» pour les banlieues, alors que le Premier ministre s'est engagé à présenter un «plan d'action» pour les quartiers sensibles avant la fin du mois de novembre. Ce n'est «pas l'heure des effets d'annonce, des énièmes plans», a estimé le député-maire UDF de Drancy (Seine-Saint-Denis), Jean-Christophe Lagarde. «Je pense qu'il faut un geste symbolique fort» et «que le président de la République vienne rencontrer les jeunes en Seine-Saint-Denis pour leur marquer que l'Etat et la nation les considèrent comme des citoyens comme les autres», a-t-il réclamé. Jugeant la situation dans la banlieue parisienne «extrêmement grave, explosive», l'élu UDF a prévenu que «s'il y avait un décès, elle deviendrait incontrôlable». Sévère, il a jugé «urgent que l'Etat parle d'une seule voix et qu'on n'aie pas cet espèce de vide du week-end qui a alimenté beaucoup de tension dans nos quartiers». Redoutant également une «propagation» des violences, le député-maire PS d'Evry (Essonne) Manuel Valls a appelé de ses voeux un «sursaut républicain», avec «une police de proximité» et «une politique éducative et sociale qui, dans la durée, réponde aux attentes». J'ai «dit très clairement qu'un énième plan pour les banlieues n'avait pas beaucoup de sens», a-t-il souligné. Sénateur-maire PS de Mulhouse (Haut-Rhin), Jean-Marie Bockel refuse également un «énième plan Marshall» pour les banlieues. «Il faut un sursaut républicain», a renchéri André Gerin, député-maire communiste de Vénissieux (Rhône). «Il faut réconcilier la question sociale et la question économique et j'ai proposé au Premier ministre que l'on réfléchisse à un véritable plan Orsec d'emploi et de formation pour la jeunesse», a-t-il préconisé. Un message repris à droite par l'ancien ministre délégué au Logement, Marc-Philippe Daubresse. «On n'est pas tellement sur l'idée d'un plan d'urgence», mais «sur l'idée de traiter les problèmes au fond avec un vrai pacte républicain», a plaidé le député-maire UMP de Lambersart (Nord), pour qui «des tas d'outils existent aujourd'hui» qu'il «faut mieux mettre en cohérence».c=http://www.

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