Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux
Édition du jeudi 10 novembre 2005
Sécurité

Le gouvernement prépare un projet de loi visant à proroger l'état d'urgence au-delà du 20 novembre

Le nombre de violences urbaines a décru dans la nuit de mercredi à jeudi en France, où les mesures d'urgence prévues par le gouvernement n'ont été que rarement appliquées. Aucun préfet d'Ile-de-France, Paris inclus, n'a instauré de couvre-feu en raison d'une diminution des incidents dans les huit départements franciliens. En province, de nouveaux incidents ont éclaté en début de soirée dans la banlieue de Toulouse entre jeunes des cités sensibles et policiers. Une école a été détruite à Belfort et une partie de Lyon a subi une coupure d'électricité en raison de dégâts infligés à une station EDF, a rapporté la direction générale de la police nationale (DGPN). Le couvre-feu a été mis en oeuvre dans les Alpes-Maritimes, dans la Somme, en Seine-Maritime et dans le Loiret. Selon la DGPN, 299 voitures avaient été incendiées mercredi à 02h00 contre 458 la nuit précédente à la même heure. Dans le même temps, la police avait procédé à 155 interpellations contre 195. «C'est globalement positif», a souligné un officier selon lequel aucun blessé n'était à déplorer dans la nuit de mercredi à jeudi. Vingt-cinq départements métropolitains sur 96 ont été autorisés à instaurer le couvre-feu jusqu'au 20 novembre. Il vise à ramener le calme dans les banlieues et à interdire aux mineurs de circuler et de se rassembler de 21h00 à l'aube. En Ile-de-France, à 22h00, la tension était retombée mercredi soir et les incendies de voitures avaient reculé par rapport aux jours précédents. «C'est le calme. C'est la décrue», a dit à Reuters un porte-parole de la préfecture de Seine-et-Marne. Dans ce département de l'Est francilien, aucun incendie de voiture n'avait été constaté peu après 22h00 mercredi, contre 24 la veille au soir. Dans le Val d'Oise, à la même heure, la préfecture faisait état de seulement trois incendies de voitures et de deux feux de poubelles. «C'est le calme, c'est peut-être à cause du match de football France-Costa Rica», a-t-on souligné. En Seine-Saint-Denis, la préfecture de Bobigny avait pour sa part levé sa cellule de crise nocturne. A Toulouse, les incidents, qui ont débuté aux environs de 20h00, se sont déroulés dans les quartiers de Bellefontaine et du Mirail, dans la périphérie ouest de la ville où près de 350 policiers ont été déployés, a précisé la préfecture. Peu après 21h30, la tension semblait toutefois être retombée dans ces deux quartiers sensibles. A 23h00, onze véhicules avaient été incendiés dont l'un dans la cour d'une école primaire du quartier de Bellefontaine où un début d'incendie s'était déclaré, selon la préfecture de Midi-Pyrénées. Le feu a été vite maîtrisé par les pompiers. Le couvre-feu n'a pas été déclaré en Midi-Pyrénées, mais cette décision peut encore être prise «à tout moment en fonction du déroulement des incidents», a dit à Reuters la responsable de la préfecture. Le préfet de Seine-Saint-Denis, Jean-François Cordet n'a pas appliqué pour l'instant de couvre-feu dans son département où ont débuté les troubles urbains après la mort accidentelle de deux adolescents, le 27 octobre dernier à Clichy-sous-Bois. Le ministre de l'Intérieur, Nicolas Sarkozy a demandé mercredi aux préfets l'expulsion «sans délai» de 120 étrangers condamnés pour leur participation aux violences urbaines. Cette décision concerne les personnes en situation irrégulière mais aussi celles en possession d'un titre de séjour. Le conseil des ministres se tiendra lundi en vue notamment de l'examen d'un projet de loi visant à proroger l'état d'urgence au-delà du 20 novembre.<sc

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