Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux
Édition du lundi 6 septembre 2010
Santé publique

Hôpitaux: une réduction du nombre des services de nuit en Île-de-France est à l'étude

Selon un document de travail de l'Agence régionale de la santé (ARS), le nombre de blocs opératoires de nuit en Île-de-France pourrait être réduit à un par département alors qu'ils sont de six à onze actuellement. Cette suggestion, révélée par "Le Parisien" dans son édition de dimanche 5 septembre, figure dans le rapport de Claude Evin, remis à la mi-juillet aux responsables des hôpitaux. Le président de l'Agence régionale de la Santé Île-de-France préconise «une réorganisation drastique des hôpitaux entre 18 heures 30 le soir et 8 heures le matin, ainsi que le week-end et les jours fériés» et, afin de «rationaliser» et d'«assurer un égal accès aux soins sur tout le territoire», il recommande qu’un seul bloc soit «ouvert pendant 24 heures dans chaque département». Selon Claude Evin, une mutualisation des moyens la nuit permettrait de «sécuriser davantage les hôpitaux la journée», et il estime ainsi dans "Le Parisien" que «si les médecins sont mobilisés la nuit alors qu’il y a peu de travail, et prennent leur repos compensatoire le lendemain au moment où l’activité est forte, cela pose un vrai problème d’accès aux soins». L'Association des médecins urgentistes de France (AMUF) juge inacceptable ce projet dont la logique serait «uniquement financière». Elle ajoute que «les personnels de garde assurent la continuité du service public au moment où le reste de l’activité est en sommeil. Nous ne sommes pas là pour répondre à des objectifs de productivité, nous sommes présents pour répondre à l’inattendu et à l’imprévisible, pour répondre à ce qui n’est pas programmable». Elle demande aussi s’il est «envisageable de supprimer des centres de secours des pompiers au motif qu’il n’y a pas assez de feux la nuit?» Selon l’AMUF, «les SAMU déjà fortement sollicités devront en plus répondre en urgence à des demandes de transferts pour déplacer des patients vers l’unique hôpital départemental appelé" tête de pont", qui sera débordé.»

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