Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux

Édition du jeudi 25 septembre 2008
Précarité

RSA: une étude montre que la nouvelle prestation est plus avantageuse quel que soit le niveau de salaire

Une étude présentée la semaine dernière lors du congrès de l'Association française de sciences économiques permettrait, selon "Le Figaro" (25/9), de mesurer les «effets du revenu de solidarité active sur les gains de retour à l'emploi». Elle prend en compte l'ensemble des transferts sociaux pour mesurer l'efficacité de la nouvelle prestation portée par Martin Hirsch: les revenus d'assistance tels que les minima sociaux (RMI, API, ASS, etc.), la prime de Noël, les exonérations de redevance télévision, la réduction sociale d'électricité ou encore la CMU mais aussi - et c'est une première dans une étude - les aides sociales locales, comme le soutien au logement, l'aide à la cantine ou la gratuité dans les transports publics, représentant «20% des ressources des ménages pauvres» et voués à «mécaniquement diminuer» avec la progression des revenus d'activité. Le constat des deux universitaires (Yannick L'Horty et Denis Anne), auteurs de cette étude basée sur un échantillon de 13 villes est sans ambiguïté: «Le RSA est globalement efficace, car il fait disparaître pour toutes les configurations familiales les zones pour lesquelles le revenu disponible du ménage pouvait être inférieur à celui obtenu sans revenu d'activité.» Ainsi, au lieu de chuter de manière brutale lors de la sortie du RMI - ce qui est très démotivant à la reprise d'un emploi -, «les droits connexes diminuent progressivement, avec la mise en place du RSA, lorsque les revenus d'activité s'accroissent.» Le RSA rentabiliserait n'importe quel niveau de salaire par rapport aux revenus d'assistance dans toutes les villes et pour la quasi-totalité des configurations. Ainsi, dans les 13 villes passées au crible, une personne isolée doit actuellement travailler 27 heures en moyenne par semaine pour que son retour à l'emploi soit rentable, contre 11 seulement demain avec la mise en place du RSA. Plus spectaculaire encore, le salaire annuel permettant à un couple avec trois enfants d'obtenir un revenu disponible supérieur à celui reçu sans revenu d'activité va aujourd'hui jusqu'à 19.680 euros. Avec le RSA, il chute littéralement à… 1.680 euros seulement, soit près de 12 fois moins. Ces résultats permettent aux auteurs de l'étude de conclure que, dans tous les cas de figure, «il y a bien une nette augmentation du revenu disponible par rapport à la situation de non-emploi.»

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