Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux

Édition du jeudi 8 mars 2007
Précarité

Le nombre de RMistes en baisse de 0,5% fin 2006 mais a augmenté de 180.000 sur la législature

Les chiffres du revenu minimum d'insertion (RMI), qui devraient être rendus publics demain, devraient, selon "Les Echos" (7/3) qui les révèle ce jeudi, faire apparaître une baisse du nombre de bénéficiaires de 1% en France métropolitaine l'année dernière, à 1,102 million, soit quelque 11.000 de moins que fin 2005. Un nouveau recul de 0,5 % a en effet été observé au quatrième trimestre, après ceux du premier et du troisième trimestre (un rebond avait eu lieu au deuxième). Cette diminution du nombre d'allocataires, encourageante pour le gouvernement, ne masque pas, cependant, un bilan décevant. Alors que le nombre de RMIstes avait diminué en 2000 et 2001, permettant de repasser sous la barre symbolique du million d'allocataires, la hausse a repris dès 2002 et, sur l'ensemble de la législature, 180.000 bénéficiaires supplémentaires auront été recensés. La complexité d'un dispositif impliquant l'Etat et les collectivités locales a freiné sa montée en charge et les 250.000 contrats annuels planifiés par le ministre de la Cohésion sociale n'ont pas été atteints. Selon le gouvernement, le nombre de bénéficiaires atteint tout de même 80.000 aujourd'hui (dont 7.000 nouveaux contrats en janvier). Et ces personnes sont toujours comptabilisées dans les statistiques du RMI. Ainsi, le nombre de RMIstes bénéficiant d'une mesure spécifique d'aide à l'emploi (contrat d'avenir, RMA, intéressement) progresse-t-il rapidement (plus de 30% par an), ce qui laisse augurer, à moyen terme, une accélération de la baisse entamée en 2006, les bénéficiaires de contrats d'avenir ayant une plus forte probabilité de se réinserrer. A condition, bien sûr, que la réduction du chômage se poursuive. Autre élément suscitant un regain d'optimisme: l'implication croissante des départements, qui gèrent le RMI. Ils développent davantage d'actions d'insertion et expérimentent le revenu de solidarité active, tout en dénonçant l'insuffisance des compensations financières versées par l'Etat: près de 1 milliard d'euros en trois ans, selon l'Observatoire de la décentralisation. La baisse du nombre de RMIstes en 2006 est d'ailleurs loin d'être suffisante pour entraîner une réduction des montants versés par les conseils généraux, à savoir près de 6 milliards d'euros l'an dernier, soit 3% de plus qu'en 2005.

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