Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux
Édition du jeudi 31 mars 2022
Élection présidentielle

Pour Jean-Luc Mélenchon, les communes sont « la structure de base de la nation »

Suite et fin des comptes rendus des auditions des candidats à l'élection présidentielle, le 15 mars, devant Territoires unis. L'Insoumis Jean-Luc Mélenchon s'est présenté devant les élus locaux en « jacobin », défenseur de la commune comme « réalité démocratique fondamentale de la nation française ».

Par Franck Lemarc

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© V. Viennet

Après avoir vivement critiqué le système des parrainages et espéré qu’enfin, la prochaine législature soit l’occasion de remettre à plat ce système pour aller vers des parrainages « citoyens » , Jean-Luc Mélenchon a consacré les dix minutes de son intervention liminaire à un véritable cours d’histoire sur les institutions françaises. Il a rappelé que la naissance des communes est « un processus millénaire » , que celles-ci sont « la structure de base de la nation » , où a été inventé « le droit de vote » . Toute tentative de réduction du nombre des communes ou de leur poids lui paraît donc inacceptable. 

S’il voit également une légitimité certaine aux départements (« héritiés des diocèses » ), « lieu de l’organisation des grands services » , le député Insoumis a fustigé les régions et, plus encore, les grandes régions nées en 2015, qualifiant cette nouvelle organisation de « catastrophe » . « Je ne suis pas d’accord avec l’idée de transformer la France en une addition de Länder » , a asséné Jean-Luc Mélenchon, qui estime que la délimitation des régions devrait, a minima, s’appuyer sur une « réalité écologique »  : celle des bassins versants. 

Le candidat a d’ailleurs insisté sur la priorité absolue qui serait mise, pendant son quinquennat, à la question écologique, avec, comme mesure la plus spectaculaire, « un plan de 200 milliards d’investissements écologiques » 

 « Marchandisation de la santé » 

Interrogé sur la désertification médicale et l’accès aux soins, le député Insoumis a violemment fustigé la « marchandisation de la santé » , « l’organisation bureaucratique et inefficace des ARS » , la « stupidité »  de la tarification à l’acte (T2A). Un « tissu de sottises »  qui a mis à bas « le meilleur système de santé au monde » , a jugé Jean-Luc Mélenchon, qui a rappelé que même au plus fort de la crise épidémique, l’État a encore supprimé 5 700 lits d’hôpital. Il a plaidé, avant que la fin du numerus clausus fasse son effet, pour une plus grande ouverture du salariat aux jeunes médecins et un accueil plus chaleureux des médecins étrangers. 

Répondant à une question sur la nature de la VIe République qu’il défend, le rôle qu’y joueraient les différents niveaux de collectivités et son avis sur les lois Notre et Maptam, le député des Bouches-du-Rhône s’est refusé à donner les contours de cette VIe République, précisément parce qu’elle ne serait pas décidée « par en haut »  mais « pas le peuple » . « Le peuple français doit se refonder. Ce qui définit le peuple français, c’est la relation politique que nous entretenons les uns avec les autres au travers de la devise Liberté, égalité, fraternité. »  Il a toutefois reconnu qu’il lui paraissait impossible, dans le cadre d’une nouvelle République, de « continuer avec des lois comme la loi Notre » 

Jean-Luc Mélenchon a conclu son intervention en rendant hommage aux élus locaux et en affirmant en souriant « ne pas avoir envie d’être à leur place »  : « Vous faites un travail difficile : nous allons vers une période de bouillonnement et votre travail, notre travail, c’est de tenir les gens ensemble. » 

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