Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux
Édition du jeudi 20 septembre 2001
Population

Dans les trente ans à venir, le vieillissement affectera toute la France mais touchera plus particulièrement la moitié nord du pays, l'Île-de-France exceptée

Entre 2000 et 2030, si les tendances observées au cours des périodes récentes se maintiennent, la population métropolitaine continuera d'augmenter, passant de 58,7 à 63,9 millions d'habitants (+ 8,8 %). C'est ce qu'indique une étude de l'INSEE, rendue publique hier 19 septembre. La prolongation des tendances récentes en matière de fécondité et de mortalité et le maintien des comportements migratoires de la période 1982-1999 mettent en évidence une concentration accentuée vers les régions du Sud et, dans une moindre mesure, vers un croissant partant de l'Île-de-France et se prolongeant vers la région Centre et les Pays de la Loire. A l'inverse, une large bande allant du quart nord-est du pays (à l'exception notable de l'Alsace) jusqu'au Massif central verrait sa population diminuer. Ainsi, les cinq régions dont la croissance serait la plus forte sont toutes situées au sud de la Loire : Languedoc-Roussillon, PACA, Midi-Pyrénées, Rhône-Alpes, Aquitaine. Elles accueilleraient le tiers (33,6%) de la population métropolitaine en 2030, contre 30,7 % en 2000. Avec un gain de population de 10 % en trente ans, l'Île-de-France maintiendrait son poids dans la population française en accueillant toujours près d'un habitant sur cinq. A l'inverse, les sept régions où la population baisserait ne rassembleraient plus que 18,3 % des habitants de France métropolitaine en 2030 contre 21,1 % aujourd'hui : la Lorraine, Champagne-Ardenne, le Limousin, l'Auvergne, le Nord-Pas-de-Calais, la Bourgogne et la Franche-Comté. A moins d'un bouleversement des comportements, en 2030, près d'un habitant sur trois aurait au moins 60 ans, contre un sur cinq actuellement. Ce vieillissement s'explique essentiellement par l'arrivée aux âges élevés des enfants du baby-boom. L'hypothèse du maintien de la fécondité à 1,8 enfant par femme, niveau inférieur au seuil de renouvellement des générations, vient renforcer ce vieillissement. L'âge moyen des habitants pourrait ainsi augmenter de cinq ans et demi en trente ans et approcher les 44 ans en 2030, les moins de 20 ans ne formant plus alors que 21 % de la population contre plus du quart en 2000. Toutes les régions devraient être concernées par ce vieillissement. L'Île-de-France serait de loin la moins touchée: la moyenne d'âge y gagnerait moins de quatre ans mais augmenterait deux fois moins qu'en Lorraine et Champagne-Ardenne. Déjà parmi les plus jeunes régions de France en 2000 (avec le Nord-Pas-de-Calais), l'Île-de-France deviendrait en 2030 la seule région n'atteignant pas 40 ans d'âge moyen, devançant largement le Nord-Pas-de-Calais (42 ans), puis Rhône-Alpes et l'Alsace. La proportion de Franciliens de 60 ans ou plus (23 % en 2030) serait particulièrement peu élevée par rapport aux autres régions, de 5 points inférieure à celle du Nord-Pas-de-Calais et de 8 points inférieure à la moyenne nationale (31 %). Le rajeunissement relatif de l'Île-de-France par rapport à la moyenne nationale contraste avec le vieillissement relatif de toute la moitié nord du pays. Quant aux régions méditerranéennes et Midi-Pyrénées, sensiblement plus âgées que la moyenne nationale à l'heure actuelle, elles s'en rapprocheraient en 2030. c=http:/

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