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Édition du mardi 7 février 2023
Montagne

Plan « Avenir montagnes » : 669 projets et territoires déjà soutenus, des fonds encore disponibles pour 2023

Le fonds de 331 millions d'euros débloqué par l'Etat et les régions a permis de soutenir près de 500 projets d'investissement et d'accompagner près de 200 territoires dans l'ingénierie des projets de transition. La question du Plan Avenir montagnes 2024-2025 sera posée « dans le courant de cette année », selon l'exécutif. 

Par A.W.

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Près de 670 projets et territoires d’ores et déjà accompagnés. Le gouvernement vient de présenter un premier bilan de son plan « Avenir montagnes », dévoilé en 2021, alors que s’est tenu, jeudi dernier, à Luchon, le Conseil national de la montagne en présence de la ministre chargée des Collectivités territoriales et de la Ruralité, Dominique Faure.

Ce grand plan d’accompagnement, qui a pour objectif de poser « les fondations d’un nouveau modèle », doit permettre aux territoires montagnards d’engager leurs transitions - et ainsi « construire un modèle touristique à la fois plus diversifié et plus durable pour les territoires de montagne », en « lien étroit »  avec les collectivités territoriales - , et de surmonter leurs fragilités et préserver leur « potentiel ».

Pour 2023, « il reste des fonds » 

Alors que la crise sanitaire a révélé les « vulnérabilités »  des montagnes françaises, le dérèglement climatique risque de les « accentuer », ces territoires de montagne étant sujets à de grandes mutations « telles que les difficultés d’enneigement, la fonte des glaciers ou l’érosion de la biodiversité », explique l’exécutif, dans son bilan. 

Les stations de montagne ont ainsi été confrontées, avec l’épidémie, à une crise historique, avec deux saisons tout ou partie perdues. Le gouvernement a donc souhaité engager une transformation « en profondeur »  et à long terme de l’économie de la montagne.

Trois priorités ont été fixées aux neuf massifs qui occupent 27 % de l’Hexagone et qui comprennent plus de 8 600 communes et 10 millions d’habitants : « favoriser la diversification de l’offre touristique », « accélérer la transition écologique des activités touristiques de montagne »  et « dynamiser l’immobilier de loisir et enrayer la formation de ‘’lits froids’’ ».

Dans un entretien à La Dépêche, Dominique Faure a d’ailleurs annoncé, la semaine dernière, « qu’il reste des fonds ». « Donc, il n’y a pas de problème pour 2023 », a-t-elle fait savoir. En ce qui concerne les fonds non consommés par les acteurs de la montagne avant fin 2023, elle a indiqué que « la question du Plan Avenir montagnes 2024-2025 »  allait être « posée [...] dans le courant de cette année ». 

Ingénierie : 187 territoires soutenus

Pour ce qui concerne les années 2021 et 2022, le fonds Avenir montagnes a donc été doté de 331 millions d’euros qui a permis de soutenir « 669 projets et territoires ». 

Ce fonds se décline en deux axes, avec un premier volet de 31 millions d'euros, qui a permis d’accompagner 187 territoires en finançant l’ingénierie des projets de transition. Des financements qui se sont fait « sous l’égide des préfets ». 

Dans le détail, ce sont 62 territoires de montagnes qui ont été accompagnés dans l’élaboration et la mise en œuvre d’une stratégie touristique diversifiée et durable (16 millions d’euros), 25 territoires dans l’évolution de leur immobilier de loisirs (5 millions d’euros) ainsi que 100 projets de mobilité « innovants ou inclusifs »  (10 millions d’euros), ces derniers ayant été réservés aux collectivités, autorités organisatrices des mobilités et à leurs partenaires privés.

Dans Les Vosges, le Pays de Remiremont et ses vallées va, par exemple, pouvoir accompagner la reconversion des activités hivernales et mettre en place des solutions de mobilités touristiques alternatives à la voiture individuelle. « L’objectif est ainsi de renforcer les nombreux atouts du territoire et de devenir une destination éco-touristique de référence, en évoluant vers un modèle économique plus durable fonctionnant toute l’année », explique le gouvernement.

Dans le Briançonnais, c’est la cohérence des transports en commun qui sera amélioré grâce, en partie, à l’apport de l’Etat. « Le développement des mobilités douces, la promotion des services de mobilité, les renforts en saison touristique et la préservation des sites naturels à haute valeur environnementale figurent parmi les grandes orientations du projet », indique le bilan, qui présente toute une série de projets sélectionnés et dévoile l’ensemble des lauréats.

Investissements : plus de 480 projets accompagnés

Mais l’axe majeur de ce fonds reste celui des « investissements structurants »  pour lequel 300 millions d’euros (150 millions par l’État et 150 millions par les régions) ont été débloqués. Les équipements touristiques durables liés à la diversification quatre saisons, la modernisation des équipements, la protection de la biodiversité sont concernés. 

Pour rappel, ces projets d’équipements et d’investissement éligibles devaient être situés dans le périmètre d’un massif et portés par les collectivités territoriales ou par d’autres acteurs de massifs (établissements publics, associations, syndicats mixtes, entreprises, etc.). Dans le détail, ces financements ont profité à plus de 480 projets d’investissement (482 ou 484 projets, les deux chiffres étant évoqués dans le document publié par le gouvernement) générant, par effet levier, « un investissement total de 560 millions d’euros ».

« Les collectivités territoriales (communes, EPCI, départements) représentent 67 % des porteurs de projet et 64 % des subventions allouées en 2021 et 2022 ; les autres bénéficiaires sont des associations, entreprises, PNR, parcs nationaux et syndicats mixtes », indique l’exécutif.

En outre, 15 millions d’euros ont été mobilisés pour la restauration de sentiers et la biodiversité qui ont permis de financer 85 projets pour un investissement total de 29 millions d’euros. Aussi, 15 projets en faveur du thermalisme ont été soutenus via un financement de 18 millions d’euros, pour un investissement total de 73 millions d’euros.

Dans les Pyrénées, la station de Bagnères-de-Luchon rénovera, par exemple, complètement ses thermes et créera une extension. A Champagnat, dans le massif central, un « véritable village vacances-répit »  doté de 20 places doit être créé sur le terrain d’une ancienne ferme. Ce projet doit permettre d’accueillir tous les publics (en particulier les personnes en situation de handicap auditif, visuel, mental ou moteur) et « de pratiquer des activités de pleine nature, de bénéficier sur place des équipements adaptés et de profiter d’un temps de répit pour de vraies vacances en famille, y compris pour les aidants ».

Tous ces fonds ont été répartis sur l’ensemble du territoire, allant du massif des Alpes qui a été le plus pourvu - avec un appui en ingénierie de 8,2 millions d’euros (71 projets) et un appui sur l’investissement de 39 millions d’euros (148 projets) – jusqu’aux massifs ultramarins, qui ont été les moins pourvus derrière le massif corse avec six projets répartis sur La Réunion et la Guadeloupe pour plus de 650 000 euros.

Télécharger le bilan.
 

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