Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux

Édition du lundi 22 mai 2006
Sécurité

Une étude des profils des émeutiers des Yvelines montrerait que «délinquance ne rime pas forcément avec chômage»

Selon étude menée dans les Yvelines par le directeur départemental de la sécurité publique sur les troubles de novembre en banlieues, six casseurs sur dix avaient un passé judiciaire. Parmi eux, une majorité de jeunes d'origine étrangère, souvent issus de familles nombreuses. C’est ce qu’indique le quotidien Le Figaro (19/05). Les profils professionnels qui émergent au fil de l'étude de sur les émeutiers de novembre que Le Figaro s'est procurée réservent bien des surprises. Selon ce document, plus des deux tiers des jeunes arrêtés étaient «socialement insérés». Ce qui tendrait à démontrer que «délinquance ne rime pas forcément avec chômage». Huit casseurs des Yvelines sur dix interpellés en flagrant délit se déchaînaient en outre dans leur quartier. Ce qui contredirait la théorie selon laquelle les violences étaient importées depuis d'autres cités. Ces jeunes n'en étaient d'ailleurs pas à leur coup d'essai: six sur dix avaient «déjà été mis en cause dans des procédures judiciaires transmises au parquet». A près de la moitié d'entre eux étaient imputés «quatre faits et plus». Le directeur départemental de la sécurité publique des Yvelines, Christian Sonrier, auteur de ce rapport, ajoute que l'un d'entre eux était connu au Stic (le fichier criminel de la police) «pour 30 infractions». Une étude qui relativise l'analyse de la Direction centrale des renseignements généraux qui présentait en majorité les acteurs des émeutes comme des primodélinquants. Ces événements, qui avaient commencé le 27 octobre 2005 en Seine-Saint-Denis, ont touché les Yvelines du 3 au 15 novembre. Durant cette période, 586 véhicules y ont été incendiés, dont 27 bus, mais aussi dix établissements scolaires et 9 bâtiments publics, avec 121 arrestations à la clé. Le contrôleur général Sonrier l'affirme: son étude «n'a pas pour finalité de définir un profil type de l'auteur de violences urbaines». Mais les chiffres livrés montrent que, si 98% des auteurs de violences arrêtés étaient français, près des deux tiers étaient d'origine africaine ou nord-africaine – rien d’étonnant, c’est la proportion que l’on retrouve dans la population globale des cités. «Aux Mureaux, 14 des 25 personnes interpellées vivent au sein de familles nombreuses composées de 6 à 16 personnes», rélève le policier. D'après son comptage, près de la moitié des jeunes interpellés étaient «intégrés dans structures éducatives». Pour les jeunes en âge scolaire, Sonrier a contacté l'inspection académique afin d'en savoir plus. Et il l'affirme: «Ils sont décrits par les enseignants comme insolents, provocants, perturbateurs, ne reconnaissant généralement pas l'autorité des professeurs et des adultes.» Le policier poursuit: «Leur parcours scolaire chaotique est égrené de multiples rapports, avertissements de conduite et de travail, de conseils de discipline et d'exclusion temporaire et même définitive pour deux d'entre eux.» Face à l'absentéisme scolaire, «les contacts avec les familles se révèlent difficiles ou impossibles: celles-ci ne répondent ni aux courriers des autorités éducatives ni aux convocations». A méditer au moment où la loi «Egalité des chances» du 31 mars 2006 et le futur projet de loi sur la délinquance donnent aux maires et présidents de conseil général des responsabilités dans ce domaine. Autre fait mis en exergue dans le rapport : «l'affaire du 21 novembre 2005», où deux garçons mineurs ont été interpellés aux Mureaux, alors qu'ils tentaient d'incendier un véhicule. «Ils étaient âgés respectivement de 9 ans et 10 ans», déplore le contrôleur général Sonrier, qui conclut, après enquête de ses services : «Une des deux familles est suivie par un juge des enfants, l'autre l'a été. Ces familles sont caractérisées par la présence de fratries importantes : 11 enfants pour la première, 14 pour la seconde de type polygame».<scri

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