Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux

Édition du vendredi 7 décembre 2001
Sécurité

La 4e édition des "Entretiens de Strasbourg" se penchent sur les pouvoirs des maires en matière de sécurité

Polices municipales, contrats locaux de sécurité, médiateurs, vidéo-surveillance constituent les principaux outils des communes, des départements et des régions qui se sont interrogés jeudi, à Strasbourg, sur leurs responsabilités face à la montée de l'insécurité, rapporte l'AFP. Les 700 participants se sont également posés la question, lors de cette 4e édition des "Entretiens de Strasbourg" qui s'achèvent ce vendredi, de la coordination de leur action avec celle de l'Etat. Etablir un "diagnostic partagé" n'est pas le plus facile : pour Christian Decharrière, directeur central de la sécurité publique, les statistiques sont constituées de vols "pour plus de 60%" avec, depuis dix ans, une "hausse de la délinquance violente contre les personnes". "Exclusion, chômage, perte de repères, économie souterraine, montée des incivilités (agressions verbales)" caractérisent, selon lui, certaines banlieues. "Il faut parler vrai aux populations" qui ont "le sentiment de ne plus être protégées", a souligné Fabienne Keller, maire UDF de Strasbourg, partisan d'un "état des lieux transparent", tandis que Michel Marcus, délégué général de l'ONG "Forum pour la sécurité urbaine" (130 villes adhérentes), a préconisé un "observatoire indépendant de la sécurité". Pour Claude Mathon, procureur de la République à Lille, "il faut se méfier des statistiques" car "une masse d'incivilités" qui "ne sont pas des infractions pénales concourent aussi au sentiment d'insécurité". Il a également qualifié de "révolution culturelle" les "contrats locaux de sécurité" (CLS), signés en France à partir de 1983, entre le préfet (l'Etat), le procureur (la justice) et les maires, les conseils généraux ou les régions. Mais à Strasbourg qui a une police municipale armée et où un CLS a été signé en 1997, Fabienne Keller s'interroge sur "l'efficacité des maillons" (maire, justice, police, protection judiciaire de la jeunesse) puisque, selon elle, "la police ne vient pas" dans certains quartiers. La commune de Vaulx-en-Velin (Rhône) a opté, elle, pour "une police municipale non armée, une convention signée avec la police nationale, de la vidéo-surveillance pour les lieux vitaux, des médiateurs (agents de prévention scolaire et urbaine, de quartiers) et... beaucoup de dépenses", a expliqué Simon Bretin, directeur général adjoint de la ville, qui déplore "le manque de moyens chez ses partenaires". "Chacun doit être véritablement engagé, les élus locaux ne sont pas les seuls pilotes dans l'avion", a souligné M. Decharrière, représentant du ministre de l'Intérieur. Celui-ci, a dit M. Decharrière, a demandé "aux préfets d'être plus en phase avec les élus" et à la justice de faire un "travail conjoint pour la sécurité". Michel Marcus qui a recensé quelque 500 CLS sur tout le territoire estime que ceux-ci mènent à des structures "en rupture avec les pratiques habituelles des administrations". Ainsi sont nés, selon lui, une police de proximité entre 19h et 22h dans certaines zones, des antennes juridiques dans certains quartiers, un suivi des élèves lors de décrochage scolaire, des médiations dans des conflits avec des locataires. "Fluidité dans les prises en charge, décloisonnements, flexibilité, sont des anticipations de ce que les services publics seront demain", conclut-il. c=http:/

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