Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux
Édition du mardi 5 novembre 2002
Sécurité

L'abbé Pierre demande à Jacques Chirac de veiller à ce que ne soit pas remise en cause la disposition de la loi SRU contraignant les communes à construire 20 % de logements sociaux

Le président de la République Jacques Chirac devait recevoir lundi deux lettres. L'une, personnelle, de l'abbé Pierre, qui lui demande de peser dans le débat sur le projet de loi sur la sécurité intérieure. L'autre, commune à la Fondation Abbé Pierre pour le logement des défavorisés et à Xavier Emmanuelli, président du Haut-Comité pour le logement des défavorisés, qui attire l'attention du président sur le mal-logement en France. L'abbé Pierre et M. Emmanuelli lui demandent de veiller à ce que ne soit pas remise en cause la disposition de la loi SRU (solidarité et renouvellement urbains) contraignant les communes à construire 20 % de logements sociaux. A deux jours de l’examen au Sénat du projet de loi sur la sécurité intérieure (voir nos autres infos de ce jour), l'abbé Pierre s’est rendu hier dans un bidonville insalubre et marécageux, à Choisy-le-Roi, dans le Val-de-Marne, où vivent quelque 1 800 Roms roumains, pour présenter un projet d’amendement au texte de Nicolas Sarkozy cosigné par 7 associations (1). « L'abbé Pierre n'a pas été bien informé », a répondu aussitôt le ministre de l'Intérieur, interrogé par des journalistes lors de sa visite à Colmar, « il n'y a pas de mesures contre les mendiants » dans le projet de loi, a-t-il dit. Plusieurs initiatives ont été prises, les premières d'une campagne qui devrait, indique-t-on à Emmaüs-France, prendre de l'ampleur « si le texte n'est pas amendé ». Le projet d’amendement, intitulé « de l'insécurité des exclus », et lu par l'abbé au milieu des Roms, stipule que « nul ne peut être poursuivi pour avoir mendié, cherché un abri dans un logement ou un terrain non occupé, s'il ne lui a été proposé un moyen digne de subsistance et de logement. La responsabilité de l'Etat et des collectivités locales peut être engagée pour non-assistance à personne en situation d'exclusion ou dont la détresse financière est exploitée ». (1) Emmaüs, Médecins du Monde, ATD-Quart Monde, Fédération de l'entraide protestante, Secours catholique, l'Armée du Salut et Droit au logement.

Suivez Maire info sur Twitter : @Maireinfo2