Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux

Édition du mardi 15 novembre 2016
Migrants

Manuel Valls dit sa « reconnaissance » aux maires qui accueillent des réfugiés

Manuel Valls a dit hier son « immense reconnaissance »  aux maires qui ont accepté d'accueillir des réfugiés après le démantèlement de la Jungle de Calais, en se rendant à Croisilles (Pas-de-Calais) où l'ouverture d'un centre a suscité le mois dernier un important mouvement d'opposition.
« Je veux dire l'immense reconnaissance du gouvernement envers les maires et les élus qui ont accepté de dédier des structures d'hébergement à l'accueil des réfugiés », a dit le Premier ministre lors d'une table ronde avec élus et associations, avant d'aller rencontrer les réfugiés.
Le Premier ministre a rappelé à cette occasion que la plupart des migrants de Calais étaient des « réfugiés »  éligibles au droit d'asile et non des immigrés économiques. « Vous avez raison de dire réfugiés car 70, 80, 90 % de ces personnes auront droit à l'asile. Ce n'est pas de l'immigration économique, ce sont d'abord des réfugiés qui fuient la guerre et la torture », a-t-il insisté.
S'il faut de « la pédagogie ou de la persévérance à l'égard de la population à qui l'on voudrait faire croire qu'elle passerait derrière »  les migrants, et comprendre « les inquiétudes », il faut « refuser le désordre », a dit le Premier ministre en référence au mouvement houleux qui a agité le petit bourg de 1600 habitants en octobre.
« Les CAO sont des solutions adaptées et temporaires », a assuré Manuel Valls, même si la situation géopolitique au Moyen-Orient risque encore de se « dégrader »  et que la Grèce et l'Italie font face à une « pression maximum ».
L'annonce de l'ouverture d'un centre d'accueil et d'orientation (CAO) dans une ancienne maison de retraite, où résident désormais une trentaine de Soudanais, avait suscité plusieurs manifestations devant la mairie, à l'initiative notamment du Front national et du groupe d'extrême-droite Génération Identitaire. Pendant près de dix jours, des rassemblements qui ont réuni jusqu'à 200 personnes se sont tenus dans la petite ville. « C'étaient des gens de l'extérieur », alimentés « par les réseaux sociaux », a expliqué à l'AFP le maire, Gérard Dué, lui-même visé par des insultes et le passage de manifestants devant son domicile.
Croisilles avait été sollicitée début octobre par la sous-préfecture, avant le démantèlement de la Jungle de Calais. Au terme d'une réunion houleuse, le conseil municipal avait dit oui au projet. Mais deux membres de la majorité municipale s'étaient abstenus et un troisième avait démissionné.
Le 11 novembre, les réfugiés soudanais ont assisté avec les autorités aux cérémonies du souvenir de la Première Guerre mondiale.
A noter par ailleurs que l’AMF organise dans ses locaux à Paris le 22 novembre prochain une rencontre associant maires français et allemands sur cette thèmatique des politiques d’accueil et d’intégration des migrants. « Ce sont les maires, français ou allemands, qui, sur le terrain, sont en première ligne pour assurer la cohésion sociale dans leurs territoires. Il est donc naturel qu’un dialogue soit lancé à leur niveau pour présenter, comparer et comprendre leurs situations respectives puis imaginer et peut-être proposer ensemble des solutions à ce défi commun », explique l'association pour présenter cette rencontre. Cette dernière sera découpée en deux parties : la première sur le rôle des communes dans l'accueil des migrants et leur premier accès aux services publics ; la seconde sur les différents aspects de l'intégration.

Consulter le programme complet de la rencontre franco-allemande sur les réfugiés.

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