Maire-info
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Édition du mardi 24 janvier 2017
Tourisme

Mauvaise année 2016 pour l'hôtellerie-restauration

Le Groupement national des indépendants de l’hôtellerie restauration (GNI) vient de publier ses données économiques pour la fin de l’année 2016, et annonce qu’il entame une procédure judiciaire contre les plateformes collaboratives.
Le GNI, qui regroupe les artisans restaurateurs, hôteliers, cafetiers et traiteurs, constate une activité « faiblement animée »  au dernier trimestre 2016, avec une baisse de chiffre d’affaires du secteur de 1,5 % par rapport au dernier trimestre 2015, pourtant « déjà sinistré ». Sur l’année 2016, la baisse s’établit à 4,5 %. Les professionnels constatent que la diminution est due à la fois à une baisse de la fréquentation et du « ticket moyen », c’est-à-dire la somme moyenne dépensée par les consommateurs. Ce dernier élément est relié par le GNI à la dégradation du pouvoir d’achat des consommateurs. Globalement, poursuit le GNI, entre les attentats, les inondations, le « climat social », l’attractivité de la France s’est dégradée en 2016.
Seul secteur épargné par la baisse du chiffre d’affaires : les traiteurs, qui connaissent au contraire une hausse de 2 % de leur activité. Cette hausse peut probablement être rapprochée de la baisse de fréquentation des restaurants, en partie liée à la peur du terrorisme. C’est, nous apprend le GNI, ce que l’on appelle désormais le « rentrisme »  (repli à leur domicile ou à leur bureau des clients).
Le syndicat espère néanmoins une « stabilisation », voire une « sortie de crise »  dans certains secteurs, pour 2017. En région parisienne notamment, où l’activité a été particulièrement sinistrée suite aux attentats, les professionnels, notamment les restaurateurs, espèrent « une amélioration »  dans les mois qui viennent.
Le secteur de l’hôtellerie reste en revanche très pessimiste et, selon le GNI, « les hôteliers font preuve du plus grand scepticisme ».
Selon l’analyse du syndicat professionnel, si le secteur souffre avant tout des conséquences des attentats, l’explosion de l’économie collaborative amplifie les difficultés. Élément intéressant : l’étude souligne que la multiplication des meublés via les plates-formes type AirBnB n’impacte pas seulement l’activité des hôteliers, mais aussi des restaurateurs, dans la mesure où ces clients « privilégient la prise de repas à domicile ». D’autre part, « le développement des « restaurants clandestins »  n’est pas étranger à cette perte de clientèle. En effet, sous couvert d’une économie qui se dit collaborative, des restaurateurs à domicile s’improvisent, en dehors de toute règlementation et de tout cadre légal. Ce phénomène touche également les bars et les établissements de nuit concurrencée de façon déloyale par des « free party »  où la vente des boissons alcoolisées s’effectue là aussi en dehors de tout cadre ou respect de la réglementation en matière de vente d’alcool. » 
Le GNI annonce donc qu’il « poursuit son offensive contre les plateformes »  et, dans cette optique, vient de « déposer plainte avec constitution de partie civile contre les platesformes de location ». Objectif : « Exiger des plateformes qu’elles se mettent en conformité avec toutes les lois et réglementations », afin d’éviter toute concurrence déloyale. Plus de 800 professionnels de l’hôtellerie et de l’immobilier se sont associés à cette plainte, déposée la semaine dernière.
F.L.
Accéder à l’étude du GNI.


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