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Édition du mercredi 9 décembre 2020
Finances locales

Les petites villes de 10 000 à 25 000 habitants pourraient avoir plus de mal à absorber le choc de la crise sanitaire

Si elles ont globalement fini l'année 2019 en bonne santé financière, les petites villes s'inquiètent désormais de leurs « capacités inégales » à absorber le choc de la crise sanitaire et ainsi participer au plan de relance. Les communes comprises entre 10 000 et 25 000 habitants pourraient notamment être « plus durablement affectées » que les autres.

Dans la sixième édition de leur enquête sur la situation financière des petites villes publiée hier, La Banque postale collectivités locales et l’Association des petites villes de France (APVF) montrent que les petites villes avaient réussi à améliorer leurs marges de manoeuvre l’an dernier, mais esquissent également les premiers impacts de la crise sur leurs finances.

Situation financière « plutôt saine »  en 2019

A partir de données recensées à la fin du dernier mandat municipal, cette étude, menée auprès de 4 085 communes de 2 500 à 25 000 habitants (représentant 39 % de la population française), montre qu’à la veille de la crise sanitaire la situation financière des petites communes étaient « plutôt saine », celles-ci ayant connu une progression de leur épargne brute de de 3,8 % avec une « forte hausse »  de l’investissement et une stabilisation des dépenses de fonctionnement. 
Ces dernières n'ont ainsi progressé que de 0,5 % sur l’ensemble du dernier mandat et de 0,3 % l’an passé, s’établissant à 26,7 milliards d’euros sur le seul budget principal. Dans le même temps, leurs recettes de fonctionnement ont augmenté de 0,4 % malgré une baisse des dotations de 0,6 %. 
En outre, « la reprise de l'épargne a accompagné une forte hausse de l’investissement (+ 14,3) », expliquent La Banque Postale et l’APVF dans leur communiqué commun, prévenant toutefois que dès la fin 2019 des « disparités fortes »  se faisaient jour puisqu’une petite ville sur quatre investissait moins de 192 euros par habitant, alors qu’une sur quatre investissait plus de 474 euros par habitant. Et les auteurs de l’étude de prévenir que, « dans le contexte actuel, la question peut être posée de l’implication des petites villes dans la relance de l'investissement en début de mandat ».

Surcoût de la crise : « moins de 2 % »  des dépenses de fonctionnement

Au regard de la diversité des situations individuelles, ces derniers estiment ainsi que « la capacité à absorber le choc de la crise sanitaire et économique et à participer au plan de relance ne seront pas les mêmes pour toutes les petites villes ». Les communes comprises entre 10 000 et 25 000 habitants seraient, selon eux, les plus fragilisées. 
Avec une épargne nette et une trésorerie qui étaient, en 2019, « très en deçà des niveaux de celles du bas de la strate », celles-ci pourraient donc être « plus durablement affectées ». L’épargne nette des communes de 2 500 à 5 000 habitants représentait, par exemple, 129 euros par habitant quand celle des communes de 15 000 à 25 000 habitants était de 123 euros par habitant. De même, les premières avaient une trésorerie de 407 euros par habitant alors que celle des secondes s'établissait, l’an passé, à 316 euros par habitant en moyenne.
Une première estimation de l'impact de cette crise sur les petites villes - réalisée sur la base des réponses de 104 communes (représentant 2,6 % de la population des petites villes) et ne tenant pas compte du reconfinement en cours - évalue « à moins de 2 % »  en moyenne (« de 1 à 8 % » ) le surcoût de la prise en charge des dépenses liées à la pandémie dans leurs dépenses de fonctionnement. « En grande majorité », soulignent les auteurs de l’étude, ces petites communes « ne prévoient pas d'utiliser la possibilité de transférer une partie de leurs excédents de la section d'investissement en section de fonctionnement pour couvrir ces dépenses, ni d'étaler leurs charges exceptionnelles sur plusieurs exercices ».

A.W.

Télécharger l’étude.

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