Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux

Édition du vendredi 7 juillet 2017
Ecole

Le ministre de l'Éducation veut des PEDT plus musclés

Alors que dans les territoires, des communes s'organisent déjà pour revenir au rythme de 4 jours d'école (au lieu de 4,5 jours) comme un décret le rend désormais possible, les critiques continuent sur cette décision du nouveau ministre de l'Education nationale. Les dernières flèches sont parties du CSFPT, qui se réunissait mercredi 5 juillet. Adopté à l'unanimité des présents, dont les représentants des employeurs locaux, un vœu « déplore et condamne »  la méthode suivie par le gouvernement, sans concertation aucune avec le CSFPT non plus. Il « rappelle les conséquences d'une application éventuelle de ce décret dans les communes qui l'auront choisi », que ce soit « sur les agents, leurs temps de travail, et, in fine, sur le dialogue social dans les collectivités ». Cela se mesure déjà sur le terrain avec des mouvements de débrayage d'agents dont les Atsem et les animateurs des activités périscolaires dans des communes où la décision de repasser aux 4 jours a déjà été prise.
Mercredi également, Jean-Michel Blanquer répétait aux députés que ce décret ne visait pas à « encourager le passage aux 4 jours », mais, comme il l'avait déjà dit, à donner de la souplesse là où cela pouvait être nécessaire. Lors de cette audition par la commission des affaires culturelles de l'Assemblée, le ministre a répondu de manière évasive sur l'avenir des TAP (temps d'activités périscolaires), en expliquant que « les rythmes ne sont pas le plus important pour la réussite des élèves ou qu'ils doivent s'apprécier sur la journée, sur la semaine et sur l'année ». Il n'a rien dit sur la pérennisation du fonds de soutien non plus, ardemment défendue par l'AMF. En revanche, il veut que « la qualité des activités périscolaires progresse ». Plus précisément, il mise sur des PEDT (projets éducatifs territoriaux) renouvelés et densifiés. Pour le ministre, le principe même du PEDT est un « progrès », mais « nous avons besoin que les futurs PEDT soient de vrais projets éducatifs cohérents entre le scolaire et le périscolaire, y compris pour les communes passant aux 4 jours ». Les communes sont prévenues, le ministre ne veut plus de « copier-coller »  dans les PEDT. Pour rappel, contrairement aux autres dérogations autorisées, l’élaboration d’un PEDT n’est pas requise pour la demande du retour à 4 jours. 
Lors de cette audition, le ministre a également apporté quelques précisions sur le dédoublement des classes de CP et CE1, étalé sur deux années (en REP + dès cette année et dans toutes les REP l'an prochain). Cela sera sans doute plus complexe pour la rentrée 2018/2019, « car le nombre de classes concernées sera multiplié par quatre », a relevé le ministre. « Mais nous avons plusieurs mois pour y travailler », a-t-il ajouté, sans donner plus de précisions sur les aides financières sur lesquelles pourraient compter les communes pour financer les aménagements nécessaires. A la rentrée prochaine, 70 à 80 % des CP et CE1 concernés auront bien une classe dédoublée. Dans les cas où les locaux ne le permettront pas, « on utilisera le dispositif Plus de maîtres que de classe, autrement dit deux maîtres pour 24 élèves », a redit le ministre. Au passage, Jean-Michel Blanquer voit là l'opportunité de comparer les deux systèmes et mesurer leur efficacité respective sur les élèves les plus en difficulté, « sa priorité », répète-t -il. Il a surtout insisté sur le fait que le dédoublement en lui même ne suffisait pas, qu'il devait s'accompagner d'une pédagogie renforcée, avec des « maîtres expérimentés »  notamment.
E.S.

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