Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux

Édition du lundi 23 décembre 2013
Interview

Daniel Guiraud : « L'adoption du projet de loi Mapam appelle à des évolutions du syndicat Paris Métropole »

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Daniel Guiraud, maire des Lilas (93), vient de succéder à Philippe Laurent, maire de Sceaux, à la présidence du syndicat mixte d’études Paris Métropole. Alors que la majorité des élus franciliens sont opposés à la métropole du Grand Paris telle que prévue par le projet de loi de modernisation de l’action publique territoriale et d’affirmation des métropoles (MAPAM) définitivement adopté, Daniel Guirard doit représenter la position du syndicat dans le cadre des travaux de préfiguration de la future métropole. Il s’en explique pour Maire info.

Que pensez-vous de la dernière version du projet de loi MAPAM adoptée le 19 décembre par le Parlement ?
Nous connaissons désormais le texte qui présidera à l’instauration de la métropole du Grand Paris. Au sein de Paris Métropole, il existe une appréhension paradoxale des élus. D’une part, notre syndicat s’est construit avec l’objectif de relever les défis métropolitains du logement, la transition énergétique, le transport, et nous sommes aujourd’hui arrivés à faire prendre en considération cette dimension dans une loi. Cependant, à ce stade beaucoup d’élus ne se retrouvent pas dans la loi telle qu’elle est proposée. Il existe toujours des incompréhensions.

Une très large majorité d’élus souhaitait le maintien des EPCI dans le périmètre de la Métropole. Pourquoi cette mesure n’a-t-elle pas pu figurer dans le projet de loi ?
Cette vision, d’une métropole confédérée, existait dans la première version du projet de loi. Le texte a été rejeté au Sénat en première lecture. Puis, un projet plus intégré l’a remplacée. Une majorité d’élus souhaitait effectivement le maintien des EPCI. Ce point de vue était celui du syndicat mixte et non celui retenu par le gouvernement.

Vous venez d’être désigné président du syndicat alors que vous êtes issu de la majorité politique qui a fait voter la réforme. Dans ce contexte, comment entendez-vous animer le dialogue entre les élus de Paris Métropole ?
Cette situation tient au fonctionnement de Paris Métropole. Nous avons construit un syndicat original et pluraliste. En tant que président, je suis garant de ce fonctionnement. Je dois porter la voix de Paris métropole en faisant la part des choses entre ce qui relève de ma propre analyse politique et la majorité qui se dégage au sein du syndicat. Quand je rencontre des interlocuteurs extérieurs, je dois présenter le plus fidèlement possible l’état d’esprit de Paris Métropole. Je défendrai mon point de vue personnel à l’intérieur du syndicat comme chacun des membres mais je pense que nous pouvons désormais arriver à dégager un corpus commun dans les discussions de préfiguration qui s’ouvrent avec l’Etat.

Est-il encore possible de dégager une position commune alors que certains élus pensent à quitter Paris Métropole ?
Oui, il y a eu des expressions en ce sens, mais il y a deux conditions pour permettre de dégager une position commune. L’une appartient à l’Etat qui doit s’engager dans une vraie préfiguration politique et loyale. L’Etat a des moyens d’analyse qu’il faut partager. Le point de vue des élus doit être entendu et pris en compte. La deuxième condition tient à notre syndicat. Chacun partage la volonté d’aller vers une métropole. C’est sur sa conception qu’il y a des divergences. A présent, nous devons construire le positionnement de Paris Métropole dans le cadre de la mission de préfiguration. Pour y arriver, j’ai proposé d’organiser un conseil syndical extraordinaire d’orientation au début du mois de février. Cette réunion posera la question du devenir de Paris Métropole. L’adoption du projet de loi Mapam appelle à des évolutions de notre syndicat. L’essentiel sera de dépasser nos contradictions et de trouver un compromis acceptable.
Propos recueillis par Elsa Dimicoli


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