Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux

Édition du vendredi 12 décembre 2014
Handicap

Conférence nationale du handicap : beaucoup d'intentions, peu de décisions

La Conférence nationale du Handicap, qui s’est tenue hier à l’Élysée – et qui se tiendra désormais tous les ans et non plus tous les trois ans – a réuni deux cents experts, professionnels et associatifs, sans qu’aucune grande annonce n’ait été faite. Cette année, les pouvoirs publics avaient choisi de mettre l’accent sur l’école inclusive.
L’école inclusive, cela signifie l’intégration des enfants handicapés dans le parcours scolaire classique, plutôt que leur scolarisation dans des structures médico-sociales. Le ministère de l’Éducation nationale note que le nombre d’enfants handicapés scolarisés, en classes ordinaires ou en Clis (classes pour l’inclusion scolaire) a doublé depuis 2006, et atteint aujourd’hui presque 260 000. Il décompte également 69 000 accompagnants en milieu scolaire (28 000 accompagnants d’élèves en situation de handicap ou AESH et 41 000 « personnes en contrats aidés » ).
Le gouvernement a fait part lors de la journée d’hier de sa volonté de « renforcer son engagement »  pour l’école inclusive, en formant mieux les enseignants, en professionnalisant les AESH, à qui il va être proposé un CDI s’ils peuvent justifier de six années en CDD, et en multipliant le recours aux outils numériques pour aider les élèves handicapés les plus en difficulté.
Sans aucun chiffre ni plus de précision, le ministère de l’Éducation nationale promet une aide aux collectivités locales pour « faciliter la mise en accessibilité des activités périscolaires ». « L’État, avec la Caisse nationale d’allocations familiales, accompagnera – financièrement et en termes de méthode – les communes et intercommunalités, dans le cadre d’un projet éducatif territorial, afin qu’elles puissent mettre en accessibilité leurs activités périscolaires déclarées », précise le document du ministère.
Cela signifie-t-il que l'État accepte (tout en s'en déchargeant sur la Cnaf) de prendre en charge les auxiliaires de vie scolaire qui accompagnent des élèves handicapés également sur le temps périscolaire ? La question s'est posée depuis la réforme des rythmes scolaires et le développement des activités périscolaires. Or, jusqu'à présent, l'État limite son financement des AVS au seul temps scolaire, laissant aux communes ou aux parents la faculté de prendre le relais (et donc de financer eux-mêmes l'AVS). Interpellée sur ce point lors du dernier Congrès des maires de France, Najat Valaud-Belkacem avait promis de travailler pour trouver une solution. La décision annoncée hier lors de la conférence nationale du handicap mérite donc plus de précision. 
Pour le reste, François Hollande a fait quelques déclarations vécues par les associations comme « de belles déclarations d’intentions », sans plus. Il a notamment promis de mettre l’accent dans la période à venir sur l’emploi des personnes handicapées – alors que le taux de chômage dans cette catégorie a doublé depuis 2007. Il s’agit, évidemment, de faire respecter l’obligation faite théoriquement aux employeurs d’employer 6 % de travailleurs handicapés, et presque nulle part respectée.

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