Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux

Édition du jeudi 3 avril 2014
Gouvernement

Deux nouveaux ministres : Ségolène Royal et François Rebsamen

C’est le grand retour au gouvernement de l’ancienne candidate à l’élection présidentielle de 2007, la présidente de la région Poitou-Charentes, Ségolène Royal. Vingt-deux ans « jour pour jour », comme elle l’a fait remarquer elle-même, après son entrée dans le gouvernement Bérégovoy comme ministre de l’Environnement, la voici revenue à l’hôtel de Roquelaure avec un ministère largement élargi par rapport à ses anciennes attributions : Écologie, Développement durable et Énergie.
Si l’intitulé du ministère n’a pas changé par rapport au gouvernement précédent, un indice montre l’importance que le nouveau Premier ministre accorde à la question écologique : alors que Delphine Batho, ministre de l’Écologie de Jean-Marc Ayrault, était 12e dans l’ordre protocolaire en 2012, Ségolène Royal est 3e. Le chantier de la loi d’orientation sur la transition énergétique va donc peut-être connaître un coup d’accélérateur, malgré l’absence des Verts du gouvernement.
Ce ministère est celui qui a connu le plus de changements depuis l’arrivée au pouvoir de François Hollande : Ségolène Royal est la quatrième ministre chargée de ce portefeuille, après l’éviction éclair de Nicole Bricq d’abord, puis de Delphine Batho, qui avait jugé « mauvais »  le budget du gouvernement pour 2014, et enfin de Philippe Martin, qui a transmis les clés du ministère hier. Le député du Gers a exprimé une certaine amertume de devoir arrêter son action et de n’avoir disposé « que de neuf mois », confiant aux journalistes présents qu’il aurait « voulu et pu poursuivre ». Il a appelé sa successeuse à faire preuve de persévérance face « aux lobbies », allusion aux pressions constantes de certains milieux industriels pour la reprise des expérimentations sur les gaz de schiste.
Ségolène Royal a fait valoir hier, lors de la passation des pouvoirs au ministère de l’Écologie, son bilan, en matière de politique écologique, à la tête de la région Poitou-Charentes. Mais les chantiers qui l’attendent sont d’une autre ampleur. Il reste à savoir quels contours prendra la future loi sur la transition énergétique, et quel calendrier choisira la nouvelle ministre : depuis l’annonce de cette loi, au lendemain de l’élection de François Hollande, les échéances sont sans cesse retardées et, à ce jour, nul ne sait quand le projet de loi verra le jour.
Autre dossier brûlant pour Ségolène Royal : l’écotaxe, dont il va falloir décider de l’avenir, entre relance ou enterrement définitif.
Le deuxième « entrant »  au gouvernement n’a, lui, jamais été ministre. Pressenti pour être ministre de l’Intérieur, François Rebsamen a finalement hérité du portefeuille du Travail, de l’Emploi et du Dialogue social. C’est donc lui qui va avoir la lourde tâche de tenter, enfin, de donner corps à « l’inversion de la courbe du chômage ». S’il n’a pas d’expérience ministérielle, ce très proche de François Hollande est en revanche un élu local connu : maire de Dijon et président de la communauté d’agglomération du Grand Dijon, il est également président de l’association départementale des maires de Côte-d’Or. En tant que sénateur, il s’est fait notamment remarquer ces derniers mois par sa farouche opposition au projet de loi sur le non-cumul des mandats. Une loi portée personnellement par celui qui est aujourd’hui… son Premier ministre.

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